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Le hasard de la programmation voit la sortie le même mois de deux films traitant du conflit israélo-palestinien à l’époque où il commençait à s’exporter dans le monde entier. Mais là où Otages à Entebbe, de José Padilha, reconstitue un événement historique, Opération Beyrouths’appuie sur les faits pour imaginer une fiction complexe, propulsée par un héros qui ne l’est pas moins. Ici, les négociations importent autant sinon plus que l’action, et le scénariste Tony Gilroy s’y entend pour écrire des dialogues denses qui véhiculent une quantité d’informations tout en faisant avancer l’intrigue. Celle-ci paraît alors un peu mécanique dans sa façon de privilégier le personnage central au détriment des autres, dont on peut regretter qu’ils ne soient pas plus développés. Jon Hamm compense en incarnant à la perfection un homme fracturé et paradoxal, pas vraiment à sa place et pourtant maître de la situation. Ce n’est pas un rôle confortable, à l’image du film, où s’affrontent mouvement et tractations, poids du passé et fièvre d’un présent où la frontière entre amis et ennemis est complètement brouillée.