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Quatre ans après Grave, deux semaines après La Nuée, et en attendant Ogre, voici Teddy, le film de loup-garou des frères Boukherma (Willy 1er), bombardé fer de lance d’une nouvelle génération de films de genre français. Vingt ans après l’éclosion d’une famille de cinéastes nourris à la lecture de Starfix, cette nouvelle nouvelle école française aurait la particularité de ne se pas se construire contre la tradition naturaliste, mais de l’embrasser aussi. Aujourd’hui, en gros, les jeunes pousses hexagonales ont été indifféremment biberonnés à Pialat et à Carpenter, aux Dardenne et à John Landis. En débarquant dans Teddy, un Teen Wolf dans les Pyrénées, on constate en tout cas qu’on est sur un territoire appartenant autant à Stephen King (tendance Carrie) qu’à Bruno Dumont. Il y a du P’tit Quinquin dans cette description braque et rock’n roll d’une jeunesse prolo en province. Teddy est un jeune mec de 19 ans qui rêve d’un pavillon avec pergola pour lui et sa copine, mais va se heurter à la violence des barrières de classe. Sentiment d’injustice bientôt amplifié par la morsure d’un loup qui hante la région… Construit sur une lente montée en puissance, vers la métamorphose attendue du héros en lycanthrope, Teddy se révélera assez décevant sur le plan du fantastique pur et dur, à force d’ellipses et d’escamotages. Sa force est ailleurs, dans les dialogues souvent très drôles des Boukherma, leur sens du loufoque white-trash, et dans la performance ravageuse d’Anthony Bajon, boule d’énergie et d’intensité hallucinantes, qui porte le film de son humanité monstre.