The Brutalist
Universal

Rencontre avec l’acteur, qui tisse des liens entre ses deux plus grands rôles, celui qui lui a valu un Oscar en 2003 et celui qui pourrait lui en valoir un nouveau en mars prochain.

"J’entends souvent dire ces jours-ci que The Brutalist est mon travail le plus consistant depuis Le Pianiste, mais je ne sais pas si ça dit quelque chose de ma carrière, parce que ces films, en réalité, seraient des points d’orgue dans le parcours de n’importe quel acteur, non ? Personne ne peut enchaîner les chefs-d’œuvre de façon métronomique sur une période de vingt ans – même les grands acteurs qui ont accès aux meilleurs projets et aux meilleurs cinéastes n’y arrivent pas. J’ai tendance à penser que j’ai livré des interprétations inspirées ces deux dernières décennies, mais je sais aussi que le niveau d’excellence de ces deux films, ainsi que l’espace qu’ils laissent aux comédiens, sont rares."

The Brutalist
A24

"Le projet The Brutalist a mis des années à se monter. Il était question que je le fasse il y a cinq ans, puis il y a eu le Covid, d’autres complications, le film s’est éloigné de moi, j’avais fini par en faire le deuil. Je savais pourtant que j’étais fait pour ce rôle. Il y a une dimension intime très forte qui s’y joue, car nous avons tourné à Budapest, la ville de ma mère (la photographe Sylvia Plachy – ndlr), qu’elle et ses parents ont dû fuir en 1956. Le souvenir de l’immigration était très présent dans mon éducation de gamin du Queens, à New York. Et ma mère a parfois traduit dans son art cette expérience du déracinement, ce qui est assez proche, thématiquement, du parcours de Laszlo Toth dans The Brutalist."

Notre critique de The Brutalist

"A l’époque, interpréter Władysław Szpilman dans Le Pianiste m’avait donné un immense sentiment de responsabilité, vis-à-vis de lui mais aussi de toutes les personnes disparues lors de cette période tragique. Ce sentiment est resté ancré de façon indélébile en moi et il s’est à nouveau manifesté avec beaucoup de force quand il a fallu interpréter Laszlo, donner du poids et du contexte à son passé, à ce qu’il laisse derrière lui lorsqu’il entame ce voyage au pays du rêve américain et des désillusions. Les films sont très différents, mais ils dialoguent, bien sûr, l’un commençant d’une certaine façon là où l’autre se termine."

The Brutalist, de Brady Corbet, avec Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce... Actuellement au cinéma.