Première
par Ghislain Loustalot
Les vertus documentaires d'Indigènes, indéniables, s'adressent à nos consciences. Rachid Bouchareb l'a voulu ainsi. Il l'a écrit, le montre et le revendique. Pour cela, le film déborde du cadre du cinéma. N'empêche. Indigènes est d'abord un film de guerre digne, tourné de façon spectaculaire. Avec des personnages forts, compagnons d'armes réunis pour des motivations différentes auxquels on s'attache immédiatement. Ils ont leurs propres fragilités, leur foi et leur courage pour nous convaincre. Ils ont aussi des comédiens formidables à leur service. Au-delà du discours, Rachid Bouchareb n'a pas raté son coup. Le casting, qu'il fallait réunir, est impeccable. A tel point qu'on en oublie (et c'est la première fois) le comique Jamel Debouzze pour découvrir le petit Saïd qui sommeillait en lui. A tel point, faut-il le rappeler, que les cinq comédiens d'Indigènes ont reçu, à Cannes, un prix d'interprétation on ne peut plus légitime.