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La visite de la fanfare est d'abord une fable humaniste, un moment d'apesanteur dans un coin du monde en guerre perpétuelle, une histoire d'amour entre deux êtres qui n'auraient pas dû se rencontrer, entre deux peuples qui n'auraient pas dû se séparer. Sous les apparences d'une merveilleuse simplicité, le premier film d'Eran Kolirin parle sans faux-semblants de la complexité du monde et des sentiments.
Toutes les critiques de La visite de la fanfare
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film doit beaucoup à ses excellents acteurs. Star en Israël, Ronit Elkabetz est une présence magnifique, douloureuse et sensuelle ; quant à Sasson Gabai, le chef de la fanfare, il offre ici un époustouflant numéro d'équilibre, entre sévérité et tendresse. Invite à un humanisme du quotidien, La Visite de la fanfare combine exigence artistique et ambition populaire. Une formule qui pourrait bien se révéler tonitruante.
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Il y a chez l'Israélien Eran Kolirin l'art d'installer les situations cocasses en plans larges et en prenant tout son temps. Cette comédie, pas donneuse de leçons pour un shekel, laisse davantage entrevoir l'idée d'une coexistence pacifique entre Juifs et Arabes que toutes les "feuilles de route" emportées par le vent.
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A la fin de la fable, même si l'on se dit qu'Eran Kolirin aurait pu pousser un peu plus loin les feux de l'absurde, reste un film dont la douceur, exceptionnelle sous ces climats, fait d'autant plus de bien qu'elle n'occulte pas pour autant l'intelligence du regard critique.
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Sur cette trame simple, Eran Kolirin aligne les situations absurdes et poétiques pour marquer les antagonismes israélo-arabes, réunir les 2 peuples autour de sentiments essentiels et s'acheminer vers la coexistence grâce au langage universel de la musique.
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Foin des grands discours politiques sur le Proche-Orient, la guerre ou le terrorisme et pourtant c’est bien de cela qu’il s’agit ici, vu du petit bout de la lorgnette, du côté des hommes, et de quelques personnages en chair et en os. Une rencontre improbable, des « ennemis » contraints de cohabiter quelques heures et qui oublient leur nationalité pour chanter ensemble « Summertime » ou pour regarder, émus, dormir un jeune enfant. Dans ce no man’s land, où le temps semble suspendu, Toufiq le veuf inconsolable, Khaled le dragueur ou Dina la femme si seule se parlent, s’aiment, se confient, se rencontrent. Avec un humour très fin, des gags à la Tati, le jeune réalisateur qui signe ici son premier long métrage fait œuvre d’humaniste et œuvre pour la paix. Brèves rencontres, belle rencontre.
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Coup de coeur du jury Un certain regard du Festival de Cannes, La visite de la fanfare est de ces petits films qui laissent des impressions durables. Modeste dans son approche et son traitement, il donne la part belle à un ton décalé qui distille une douce poésie des rapports humains. D'autres cinéastes auraient privilégié une vision folklorique et d'autres détails pittoresques, Eran Kolirin, dont c'est le premier film, met l'accent sur la simple humanité des personnages.