Les Lendemains

Son bac en poche, Audrey part à la fac et se met à fréquenter des squatters. Pour son premier long, Bénédicte Pagnot accumule des erreurs de novice : volonté de réaliser à tout prix un film coup-de-poing en faisant du cinéma-vérité (hormis les jeunes acteurs, dont Pauline Parigot et Pauline Acquart, formidables, l’interprétation flirte avec l’amateurisme), les cheveux de l’héroïne qui raccourcissent au fur et à mesure qu’elle se radicalise, le plan final avec le regard face caméra, l’incapacité à couper (le film fait presque deux heures !), etc. Des Lendemains qui déchantent.

Remarquables de finesse et d’intelligence, ces « Lendemains » apportent une nouvelle nuance de talent dans le cinéma français.

Remarquables de finesse et d’intelligence, ces « Lendemains » apportent une nouvelle nuance de talent dans le cinéma français.

la cinéaste filme les dérives d'une jeunesse moins révolutionnaire que tristement ordinaire, un groupe que les circonstances de l'époque ont fait basculer dans le n'importe quoi. Même si la mise en scène des "Lendemains" est parfois un tantinet statique, cette fiction âpre et sensible, sans poses ni complaisances, révèle une cinéaste dont il convient de retenir le nom.

Malgré quelques temps morts, ce premier long-métrage de Bénédicte Pagnot sonne vrai. Et, avec Pauline Parigot, son interprète principale, les lendemains chantent juste.

Les aspirations des jeunes du film balancent tellement entre utopie idéologique et caprice adolescent qu'ils finissent par ressembler à des archétypes.

Du lycée à la fac ou à l'entrée dans une vie professionnelle désillusionnée, le destin d'une jeune fille qui voit sa vie et celle de sa meilleure copine changer, cherchant de plus en plus sa place. Un regard souvent juste sur une jeunesse dans un monde en crise, en proie à la violence sociale.

Audrey vient de décrocher son bac dans une petite ville de province. La rentrée approche et, pour poursuivre ses études à la fac, elle déménage dans la grande ville du coin – laissant derrière elle parents, meilleure amie recalée au précieux examen, et petit copain. Elle s’installe en coloc et découvre, avec ses nouveaux amis, les bases de l’engagement politique. Récompensé par le Prix du public au dernier Festival Premiers Plans d’Angers, le long-métrage de Bénédicte Pagnot souffre, malgré une sensibilité appréciable, d’un caractère trop anecdotique et – c’est un comble – de son manque d’engagement.

Sans manichéisme ni militantisme de comptoir, la réalisatrice, grâce à ses acteurs crédibles, nous donne à réfléchir sur cette dérive libertaire qui peut, par désespoir face à une société verrouillée, peut mener à un certain fanatisme idéologique. Mais l’idéal, n’est-ce pas ce qui manque aux héritiers ruinés de mai 68 ? En tout cas, une chose est sûre, ces « Lendemains » enchantent, mais ne chantent pas…

Le film confronte honnêtement diverses manières de s’engager (étudiants, syndicalistes, squatteurs en communauté) en joignant constamment la parole à l’action, pour en pointer les difficultés et contradictions.

Jeune fille tranquille, Audrey (Pauline Parigot) reçoit à mi-film la révélation du militantisme radical. Un bouleversement dont le film, jusqu'alors portrait convenu et juste, ne se remet pas.

Dans cette chronique initiatique, Bénédicte Pagnot suit les errances d’une jeune fille qui tente de trouver sa place dans un monde où les lendemains ne chantent pas. La fraîcheur authentique de la jeune Pauline Parigot n’arrive pas à faire oublier une mise en scène trop sage et des discussions politiques trop longues et répétitives.

Beau sujet mais faible film.

Peut être est-ce pour apporter plus de réalisme au récit, mais au bout du dixième « t'as pas une clope ? » on commence à saturer. Dans la même veine, les gros plans interminables sur le visage de la jeune Audrey, censés nous faire partager ses pensées, deviennent très vite redondants...

Dans le genre pensum sociétal dopé au naturalisme télévisuel, « les Lendemains » est un must particulièrement édifiant. Tout sonne faux ici : les jeunes actrices en roue libre, la trajectoire robotique d’un scénario jouant les psychologues de sous-bois, une mise en scène qui, sous couvert de pudeur et de justesse, se contente de ne brasser que du vent.

Personnages clichetonneux et en mal d'incarnation, mise en scène sans relief, récit programmatique : une première oeuvre longuette, qui échoue à aller au delà de ses intentions.