DR

Le comédien du Bureau des légendes sera ce soir dans la série événement co-produite par Amazon Studios, la BBC et France Télévision.

La relève, du moins le prolongement de la série Un Village Français est peut-être déjà trouvé, même si la série de Frédéric Krivine se centrait plus sur les années d’Occupation et celle d’Oliver Goldstick sur l’après-guerre. Si l’exactitude historique n’est pas aussi importante dans la seconde, les aficionados du Village suivront certainement The Collection avec plaisir.
 
L’histoire de The Collection : 1947, le jeune gouvernement de la IVe République se propose d’aider la Maison Sabine afin de faire renaître la Haute Couture française, fleuron de l’industrie hexagonale, qui doit porter le symbole de la transformation et l’optimisme du pays. Cette lourde tâche est confiée à l’ambitieux Paul Sabine (Richard Coyle), marié à une Américaine, Helen (Mamie Gummer), et secondé par frère Claude (Tom Riley). Pour ses basses œuvres, il peut compter sur son homme de main et chauffeur, Victor, interprété par Alexandre Brasseur. Nous avons rencontré l’acteur…
 
Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ? C’est votre premier rôle en anglais ?

Assez naturellement en fait. The Collection est une grosse coproduction et il leur fallait donc des acteurs francophones pour des histoires de quota. J’ai passé plusieurs auditions, des tests et ça a fonctionné. C’était assez dur, rien n’est facile dans nos métiers, il faut se battre, mais ça a marché. Pour ce qui est de l’anglais, j’ai vécu quelques années en Angleterre donc je parle couramment la langue, même si je n’avais pas la volonté de percer là-bas. Le casting et le projet m’attiraient, mais effectivement il faudrait maintenant que je songe à prendre un agent en Angleterre. 
 
Victor, votre personnage, est encore un homme taiseux…

Il y a des personnages qui n’ont pas vraiment besoin de parler pour exister et je pense que Victor en fait partie. Cela dit, il monte en puissance vers la fin de la saison. Mais en tant qu’acteur, ce n’est pas parce que vous parlez beaucoup que le rôle est plus intéressant. C’est ce que j’ai appris aux côtés d’Eric Rochant sur le Bureau des Légendes. Quand on fait Pépé et Mémé avec Michael Abiteboul, on joue effectivement des personnages taiseux, mais ce ne sont pas forcément des personnages inintéressants. D’ailleurs, ils font partie de ceux que les spectateurs aiment le plus. 
Moi, je préfère un personnage qui parle peu mais bien, qui a de la présence, comme Victor, et qui a surtout une trajectoire intéressante. Mais je vous rassure, je ne choisis pas que des rôles de taiseux. En ce moment, je fais un seul en scène sur Les Enfants du Paradis (Brasseur et Les Enfants du Paradis) où je parle pendant une heure et demi !
 
Votre pièce raconte -entre autre- le contexte de la production des Enfants du Paradis durant la période de l’occupation avec ses trahisons et ses actes héroïque et The Collection se situe dans la période aussi trouble de l’après-guerre. On peut y voir un prolongement ?

Exactement ! Tout comme la pièce ne raconte pas l’histoire de ma famille -tout le monde s’en fout-, The Collection ne raconte pas comment on dessine une robe. Ce qui a intéressé le showrunner (Oliver Goldstick) c’est la période de 47, le sortir de la guerre. Cette période troublée où certains avaient collaboré, d’autres pas et où chacun devait vivre avec ses secrets et sa conscience.
C’est souvent durant ces périodes de crises qu’il se passe des choses intéressantes artistiquement parlant et puis, ce sont aussi des époques qui font écho à ce qui se passe aujourd’hui…
 
Ce tournage avec une équipe anglaise était-il particulier, difficile même ?
Non pas vraiment, tant que vous êtes un bosseur, ça se passe bien. En Angleterre, il y a une ambiance extrêmement studieuse et travailleuse. Détendue, bien sûr, mais pas vraiment comme en France, où on est parfois un peu moins concentré sur le travail. Si vous voulez, ça m’a fait penser aux tournages avec Éric Rochant. C’est comme en Angleterre : il y a énormément de préparation en amont et ce sont des plateaux où il y a une certaine pression et surtout un grand niveau de concentration. Mais c’est positif pour le travail.