Une mère au foyer déprimée mute peu à peu en chien… Entre chronique caustique et fable fantastique, Nightbitch cherche son ton sans jamais le trouver.
Drôle de film. Assez intrigant sur le papier. Réalisé par Marielle Heller (Les Faussaires de Manhattan), Nightbitch fait le portrait d’une mère de famille lessivée (Amy Adams), une artiste ayant mis sa carrière en pause pour s’occuper à plein temps de son fils de deux ans, pendant que le papa (Scoot McNairy) vaque à ses occupations professionnelles aux quatre coins du pays.... La routine des tâches ménagères et des jours qui se ressemblent tous, les sorties abrutissantes au jardin d’enfants, les aspirations personnelles qui se font doucement la malle… Le portrait empathique de cette femme vivant la maternité comme une prison est d’abord dressé dans un mélange de tendresse et de causticité à la Jason Reitman, avant que le fantastique ne s’invite peu à peu dans le récit, quand notre héroïne voit d’étranges poils pousser sur son corps et qu’elle comprend qu’elle est en train de se métamorphiser en chien. C’est Le Règne animal dans les suburbs ou, dans ses moments les plus loufoques, un peu comme si Lynette de Desperate Housewives se faisait son petit remake perso de Didier entre deux virées au supermarché. Mais le surréalisme de Nightbitch est en réalité très timoré, ses bouffées délirantes de trop courte durée, et le film retombe très vite dans les ornières de la gentille chronique socio, aux dialogues fonctionnels et aux personnages secondaires brossés à grands traits. Pour une fable qui vante le retour à ses instincts primaires comme meilleur moyen d’appréhender la maternité, ça manque franchement de mordant.
De Marielle Heller. Avec Amy Adams, Scoot McNairy, Jessica Harper… Durée 1h39. Disponible le 24 janvier 2025 sur Disney +
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