The Substance à Cannes 2024 : Margaret Qualley pose devant la Croisette à l'hôtel Carlton
Abaca

L'actrice star de The Substance s’est exprimée sur le travail de David Lynch et son impact.

Révélée au grand public par Once Upon a Time...in Hollywood et maintenant propulsée par le body-horror The Substance, la talentueuse Margaret Qualley a rendu hommage à David Lynch dans un entretien avec IndieWire. Elle a notamment exprimé à quel point le travail du réalisateur l’avait impactée. “Je pense que Blue Velvet est le premier film que j'ai vu quand j'avais 16 ans. Il me touche encore profondément. Ces images et la performance d'Isabella Rossellini... Il m'inspirera toujours, comme tout le monde”.

Sa conception de l’art parle particulièrement à l'actrice et mannequin américaine : 

“Il y a une citation sur le fait que les gens croient que la souffrance et la douleur de Vincent Van Gogh étaient révélatrices de son art. Et [Lynch] disait qu'il pensait que cela le limitait probablement, et qu'il aurait pu être beaucoup plus prolifique s'il n'avait pas souffert autant. J'ai trouvé que c'était un point très astucieux, dans le sens où il démystifie l'idée de l'artiste qui se bat, et de la quantité de souffrance que quelqu'un doit endurer pour être capable de faire une œuvre solide. J'ai l'impression que c'est quelque chose qui touche particulièrement les acteurs, dans le sens où il faut s'infliger des souffrances pour être bon”.

Voici la citation de Lynch en question : 

“Il n'est pas nécessaire de souffrir pour montrer la souffrance. Il n'est pas nécessaire d'être rempli de tourments pour montrer des tourments. Il suffit de l'inclure dans l'histoire [...] Beaucoup de gens disent : « La souffrance est bonne pour l'art. Regardez Van Gogh ». Et je réponds : « Regardons Van Gogh. Van Gogh ne peignait pas parce qu'il détestait cela. Le seul moment où il était heureux, probablement, c'était lorsqu'il peignait. Il peignait parce qu'il aimait peindre. Le reste de sa vie a été plutôt misérable. Il ne vendait rien. Il était fauché. La plupart du temps, il avait probablement très faim. C'est une question de bon sens. La souffrance réduit. La négativité est l'ennemie de la créativité ».”

David Lynch
Potemkine Films

Vu le dernier film intense de Margaret Qualley, il n’est pas étonnant que cette réflexion lui soit évocatrice. David Lynch et Coralie Fargeat montrent chacun à leur manière (très différente) la souffrance et la noirceur du monde. Par ailleurs, la réalisatrice française s’est notamment inspirée d’Elephant Man pour son monstre final “Elisasue” dans The Substance. Preuve que Lynch laisse bien des marques dans le monde du cinéma. 

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