Attention, ne lisez pas cet article si vous n'avez pas encore vu l'épisode 2 de la saison 2 de True Detective.FUCK YOU. Les lettres gravées sur les dents en or d'un maquereau dans The Night Finds You, l'épisode 2 de la saison 2 de True Detective, étaient autant un indice qu'un présage. Présage parce que la fin de l'épisode était un gros FUCK YOU à ceux qui trouvaient que la saison 2 commençait mal après un premier épisode mou du genou. Et indice du destin d'un des personnages principaux. Attention, gros spoiler si vous n'avez pas vu l'épisode. Prenez vos précautions.La Nuit nous appartientRappel des faits : le flic Ray Velcoro (Colin Farrell) pénètre la nuit dans une garçonnière appartenant à l'entrepreneur Ben Caspere, torturé et tué dans une magouille financière et immobilière. Alors qu'une vieille sono diffuse la chanson de Bobby Bland I Pity The Fool (littéralement "Je plains le pauvre idiot", le titre veut tout dire), Ray trouve une caméra utilisée par Ben pour mater à travers un miroir sans tain, des masques d'animaux... Et derrière lui, un homme (?) au masque de corbeau (qu'on soupçonne d'être le tueur de Ben Caspere, d'après le premier épisode) armé d'un fusil à pompe. Ray se retourne, dégaine. Trop tard. Le Corbeau l'abat, recharge son arme, avance sur le corps agonisant de Ray et tire une deuxième fois à bout portant, dans le bide. Voilà. A moins d'un miracle, c'est rideau définitif pour Ray (sauf peut-être en flash-back dans le futur). We Pity the Fool.Game of ShowsTrue Detective a donc fait le choix de se débarrasser d'un de ses personnages principaux, joué par l'acteur le plus connu du cast, dès la fin du deuxième épisode des huit que prévoit la saison. C'est bien joué. Conscient de ne pas pouvoir reproduire les mêmes personnages déments que dans la saison 1, Nic Pizzolatto a choisi la manière forte, libéré de toute contrainte de garder ses personnages sur le long terme grâce au fait qu'il s'agit d'une anthologie et qu'on ne reverra donc plus personne dans six épisodes. Mais c'est aussi un écho à la fin de la saison 1 de Game of Thrones qui tuait elle aussi son meilleur personnage en respectant le bouquin de George R.R. Martin. Un concept devenu une des marques de fabrique du show de fantasy de HBO. Le fait que cet événement se situe en fin de deuxième épisode a aussi permis à Ray d'acquérir une épaisseur, même si celle-ci relevait du cliché (le flic divorcé-alcoolo-violent-ripou-mais-quand-même-cool, sorte de Bud White photocopié), et le buter au moment où celui-ci devenait sympathique est un joli tour d'écriture - roublard et calculé mais joli et désespérément efficace. Rappelons que c'est aussi en fin de deuxième épisode que la récente série Daredevil balançait sa fameuse baston en plan séquence : histoire de prendre vraiment son spectateur par surprise, désarmé, et le mettre au tapis comme Ray. Bien visé. Espérons que le coup est bien mortel et que la suite de la saison sera du même calibre.
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