La réalisatrice encourage la liberté créative offerte par les petits budgets et l’indépendance.
Interrogée par la BBC sur son prochain film, Priscilla (en salle le 3 janvier), la cinéaste Sofia Coppola explique son point de vue sur le cinéma indépendant et les budgets réduits, qu’elle considère comme une vraie liberté. “Il y a un défi et une liberté à faire de petites choses, car si vous avez un gros budget, vous avez beaucoup de contribution de la part des dirigeants du studio, et je ne serais incapable de faire un film comme ça" explique-t-elle.
Concernant Priscilla, qui raconte la vie de couple de Priscilla Presley (Cailee Spaeny) et Elvis Presley (Jacob Elordi), la réalisatrice raconte la créativité et la débrouillardise nécessaire pour mener à bien un film à petit budget comme celui-ci : “Vous devez être très astucieux et c’était très dur, mais j’avais la meilleure équipe… Nous étions en mesure de réutiliser les décors et je ne sais même pas comment nous avons pu fabriquer autant de costumes !” raconte-t-elle. “Tout le monde était sur le pont et il y avait simplement des chefs de département vraiment créatifs”, assure la cinéaste.
Avant de mourir, Lisa Marie Presley était furieuse contre le Priscilla de Sofia CoppolaMais indépendance créative signifie aussi sacrifice. Avec un budget inférieur à 20 millions de dollars, Sofia Coppola a dû renoncer à tourner en pellicule pour privilégier le numérique, faute de moyens : “J’aurais voulu tourner en pellicule, mais nous avons filmé en numérique parce que nous devions aller tellement vite.” Etre la fille du légendaire Francis Ford Coppola, véritable monument du cinéma américain, n’assure en rien des financements pour les projets de sa fille. Elle regrette la lutte acharnée qu’elle doit mener pour obtenir une fraction de ce que d’autres réalisateurs masculins obtiennent plus facilement.
“Je vois tous ces hommes recevoir des centaines de millions de dollars et je me bats pour une infime fraction de cela. Je pense que c’est simplement un héritage de la culture de cette industrie. C’est frustrant, mais je me bats toujours pour l’obtenir et je suis juste heureuse de pouvoir réaliser mes films de manière indépendante et de trouver des gens qui y croient. Je suis heureuse qu’il y ait de plus en plus de femmes réalisatrices, mais cela reste un si petit pourcentage”, conclut-elle amèrement.
Dans ce contexte, le succès de Barbie, de Greta Gerwig, venue elle aussi du cinéma indépendant et dont ce premier blockbuster a gagné plus d'1 milliard de dollars au box-office cette année, fait figure d'exception.
Priscilla est raconté du point de vue de sa protagoniste, Priscilla Presley, encore mineure lors de sa rencontre avec Elvis. En attendant de le voir dans de bonnes conditions, à partir de la semaine prochaine au cinéma, en voici un aperçu dans la bande-annonce :
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