Les thrillers hollywoodiens sur la Russie n'osent pas inclure la figure de Vladimir Poutine.
Dans Red Sparrow, le prochain film de Francis Lawrence depuis Hunger Games, Jennifer Lawrence joue une espionne russe... Mais contrairement au best-seller dont il est adapté, le film est situé à Budapest dans les années 70 et pas dans la Russie contemporaine. Et sans Vladimir Poutine, non plus, alors que le président de la Russie joue un rôle-clef dans le roman. Pourquoi ? D'après les cadres du studio, c'est un choix créatif pour donner au film "un look intemporel" (sic). Mais d'après The Hollywood Reporter dans un article éclairant (à lire ici en anglais), c'est par peur des pirates informatiques pro-Poutine.
Alors que l'Amérique a eu la confirmation la semaine dernière que le fils de Donald Trump avait été en contact avec la Russie pour mener une campagne d'attaque informatique contre Hillary Clinton lors de la dernière campagne présidentielle, "ce serait du suicide de sortir un film dans lequel Poutine apparaît comme un idiot", affirme le patron d'une boîte de sécurité informatique interrogé par le THR. "Ce serait servir de cible ambulante pour une attaque".
Red Sparrow n'est pas le seul film à donner dans l'autocensure : Kursk, le récit du naufrage dramatique du sous-marin "Koursk" en 2000, produit par EuropaCorp (et réalisé par Thomas Vinterberg avec Mathias Schoenaerts, Léa Seydoux et Colin Firth), a supprimé purement et simplement les scènes du script où Poutine intervenait. Le spectre de L'Interview qui tue !, la comédie où James Franco et Seth Rogen assassinent le leader nord-coréen Kim Jong-un et qui a valu à Sony une attaque informatique mettant le studio à genoux, est encore présent.
Seth Rogen : "L'Interview qui tue" a été une expérience horrible"
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