Ce qu’il faut voir ou pas en salles cette semaine.
L’ÉVÉNEMENT
LA LA LAND ★★★★★
De Damien Chazelle
L’essentiel
Le cinéaste prodige de Whiplash ressuscite Hollywood en cité des anges, usine à rêves et pays du cinéma.
L’air de rien, l’air de minauder, de planer sur coussin d’air ou de siffloter avec nonchalance, La La Land renoue avec cette idée extraordinaire qui était la base du vieil Hollywood : sur un coup de dés, ce sont des dstins qui se jouent, des questions de vie, de mort et d’amour. La comédie musicale n’est jamais que le genre qui a décidé de le dire avec avec le sourire, sur trois pas de claquettes.
Guillaume Bonnet
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PREMIERE A BEAUCOUP AIMÉ
LUMIERE ! L’AVENTURE COMMENCE ★★★★☆
De Thierry Frémaux
Si vous aimez le cinéma, vous êtes obligé de voir ce film. Mais parce que c’est muet, en noir et blanc, vous pensez y aller en traînant des pieds, comme on se rend à un cours magistral d’archéologie cinéphile. Faites-nous confiance : vous en sortirez à peu près dans le même état qu’après La La Land – un immense sourire aux lèvres, le cœur gros comme ça, prêt à faire des claquettes dans la rue…
Frédéric Foubert
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PREMIÈRE A PLUTÔT AIMÉ
L’ASCENSION ★★★☆☆
de Ludovic Bernard
Tout va très vite pour Ahmed Sylla. Le nouveau phénomène du stand-up tient déjà le haut de l’affiche dans L’Ascension, tiré de l’histoire vraie de Nadir Dendoune : en 2008, ce franco-algéro-australien avait vaincu l’Everest sans aucune expérience de la haute montagne ! Pour les besoins de la fiction, les scénaristes ont imaginé que leur héros, rebaptisé Samy, tentait ce pari fou pour prouver à une fille réticente de quoi il était capable par amour pour elle –dans la réalité, c’était un pur défi personnel.
Christophe Narbonne
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TOUS EN SCENE ★★★☆☆
De Garth Jennings
Un koala veut sauver son théâtre de la faillite en organisant un grand concours de chant. Une truie mère de famille nombreuse, un jeune gorille voyou, une souris Sinatra, une rockeuse hérisson y participent. Comme un bon petit plat familial en semaine, la recette de Tous en scène est simple, prévisible et roborative. L'anthropomorphisme Disney (dernier exemple en date : Zootopie) rencontre The Voice. Après Comme des bêtes (Toy Story chez les animaux domestiques) et Moi, moche et méchant (Monstres et compagnie chez les méchants de série B), le studio Illumination montre une fois de plus qu'il a parfaitement su cloner l'ADN Pixar. Mais Tous en scène, malgré une playlist Chérie FM trop attendue (Katy Perry, les Gipsy Kings), procure néanmoins un grand plaisir grâce à son écriture assez fine (les cinq storylines sont parfaitement équilibrées) et sa bonne humeur constante.
Sylvestre Picard
PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ
TEMPÊTE DE SABLE ★★☆☆☆
D’Elite Zexer
Un village bédouin, à la frontière de la Jordanie. Suleiman épouse sa deuxième femme, au désarroi de sa première épouse, Jalila. Leur fille, Layla, quant à elle, file le parfait amour avec un étudiant. Cette union « illicite » va précipiter la famille dans le chaos. Cet énième film sur la condition de la femme musulmane ne sort pas de l’ordinaire : l’intrigue avance un peu à marche forcée vers son dénouement, prévisible. Les acteurs sont formidables mais leurs personnages, trop schématiques et inégalement traités. Dommage, car il y a de belles choses comme cet amour qui ne se dit pas entre le mari et sa première épouse ou cette scène énigmatique entre la deuxième épouse et Layla dont la puissance d’évocation laisse entrevoir ce qu’aurait pu être le film, débarrassé de ses intentions trop évidentes.
Christophe Narbonne
COMPTE TES BLESSURES ★★☆☆☆
De Morgan Simon
Chanteur de « post hardcore », Vincent crie sur scène sa rage de ne pas être aimé par un père indifférent, qui l’a élevé seul après la mort de sa femme. L’intrusion dans leur vie de la nouvelle conquête de Hervé, la jeune trentenaire Julia, accélère le divorce entre les deux hommes. Beaucoup trop d’explications, de sous-entendus évidents dans ce premier long à la sincérité néanmoins manifeste. L’épatant trio d’acteurs (mention à Nathan Willcocks en paternel taiseux) parvient à préserver un semblant d’intérêt jusqu’à ce fantaisiste retournement de situation final qui démontre la difficulté du réalisateur à nous faire adhérer à son histoire.
Christophe Narbonne
PREMIÈRE N’A PAS AIMÉ
NOTRE REVOLUTION INTERIEURE ★☆☆☆☆
D’Alex Ferrini
Trois jeunes larguent les amarres et partent en voilier à la découverte du monde et surtout d’eux-mêmes. Qui n’en a pas rêvé ? Notre révolution intérieure, entre carnet de bord et reportage en Amérique du Sud, alternent séquences noir et blanc caricaturale du quotidien de l’homme occidental (pressé, connecté, aliéné) et images de voyage de l’autre côté de l’océan, avec témoignages de différentes personnalités rencontrées qui exposent d’autres idées, d’autres modes d’existence, d’autres possibles. Sympathique projet dont la naïveté, l’approche unilatérale (tout est forcément mieux dans les ailleurs visités), la pauvreté du dispositif et le manque de recul et de réflexion rendent pourtant anecdotique voire contreproductif. Un genre de traité d’altermondialisme pour les nuls qui laisse insensibles même les plus rêveurs.
Vanina Arrighi de Casanova
LES CONFESSIONS ☆☆☆☆☆
De Roberto Ando
Une scène anéantit tout espoir de rédemption pour ce fabuleux nanar : lors d’un G8 à Berlin (durant lequel le représentant français meurt suicidé dans des conditions douteuses), un Américain improvise un bœuf à la guitare dans la grande salle de réunion. Il est accompagné au chant par la déléguée canadienne, bitchy en diable, et écouté d’un air goguenard par ses éminents confrères… Qu’est-il donc passé par la tête des auteurs de ce polar-à-la-manière-d’Agatha-Christie dans lequel un moine neurasthénique joue les Hercule Poirot en soutane dans les coulisses de la grand-messe capitaliste ? Il faut le voir pour le croire. Ou pas.
Christophe Narbonne
Et aussi
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