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Animé par la flamme des films sacrilèges, interprété par un comédien halluciné (Edward Hogg, retenez son nom), ce cousin fauché et trash du film de Paul Thomas Anderson, véritable sarabande dégénérée, ne fait finalement que dresser le portrait d’une souffrance folle à lier.
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C’est l’éternelle question au cinéma : faut-il faire un film abject sur l’abjection, un film fou sur la folie, un film bête sur la bêtise ? Pourquoi pas, si les moyens employés ne relèvent pas de la prise d’otages. Certes, pour son premier long métrage, le Britannique Dominic Murphy, adepte d’Alejandro Jodorowsky, sur lequel il a réalisé un documentaire, ne manque ni d’ambition ni d’idées. Que ces dernières soient rebattues, c’est une autre histoire. Tout au long de ce biopic en forme de film d’horreur, le réalisateur s’évertue à naviguer aux confins des genres (grosso modo, du gore au trash). Ne laissant au spectateur que deux solutions : la fascination morbide ou le dégoût pur et simple. Le risque étant que ce dernier l’emporte.
Toutes les critiques de White Lightnin'
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film accouche d'un monstre et le regarde se noyer avec un appétit suspect dans sa déchéance morale. C'est ce qu'on appelle l'esprit rock !
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Film rare et habité que ce White Lightnin’. Le genre de film qu’on aime ou qu’on déteste, et qui a toutes les chances de devenir culte. Un embrouillamini de haut vol, que l’acteur Edward Hogg, dans son genre ténébreux, incarne à merveille.
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On aurait aimé que White Lightnin' explore davantage cette veine passionnante de l'art brut américain, celle des documentaires de Les Blank et du Gummo d'Harmony Korine. Dominic Murphy prend la voie inverse et semble trop souvent céder au démon, roublard et grandiloquent, du cinéma anglais : Alan Parker.
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En ressort un abécédaire complaisant de la déchéance, bric-à-brac plastiquement hideux censé coller au plus près des visions névrotiques du gars Jesco… On appréciera tout de même la présence au générique de Carrie Fisher, Princesse Leia à la carrière ratée – au fond la seule vraie rock-star.
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La violence du premier long-métrage de Dominic Murphy frise parfois l’insoutenable.
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White Lightnin', outre ses allants de méthode Assimil en mortification, rejoint ces gestes dont le mantra ne se résume qu'à promouvoir le dérangement et l'outrage. Et de relancer un débat vieux comme Hérode : la position des détracteurs comme celle de la frigidité face à la subversion avant-gardiste. Soit. Ce discours, relevant davantage du dogme fatigué de la suprématie du Moi-artiste sur tout discours, gravira éternellement un nouvel échelon (remember Antichrist ou l'étendard autoproclamé d'une telle mouvance). Force est de constater que l'esclandre tant espéré déplace volontairement le débat vers la liberté morale de l'artiste qui, par essence, relève d'une évidence. Peut être s'agit-il avant tout d'éluder le seul sujet qui fâche : s'agit-il de ne produire qu'une pure débauche de sensations pour alimenter une crise d'ado attardé ou par angoisse de dynamiser un art qui n'a aucun besoin d'être littéral pour se révéler subversif ?