Richard Gere, Paul Schrader et Uma Thurman à Cannes 2024
ABACA

Le réalisateur milite pour que l'Intelligence Artificielle ne soit plus synonyme de honte à Hollywood.

Son dernier film, Oh Canada, pourtant porté par Richard Gere et passé par le Festival de Cannes, a fait moins d'1 million de dollars de recettes dans le monde (et moins de 30 000 entrées en France). Alors Paul Schrader cherche peut-être des solutions où il peut pour retrouver le succès.

Il raconte avoir même tenté ChatGPT et révèle sur Facebook que le résultat a été très concluant. Dans une récente publication, le génial scénariste de Taxi Driver et réalisateur d'American Gigolo confie avoir demandé à la plateforme d’IA de générer des intrigues pour des films pour lui. Puis d'autres qui conviendraient à d'autres cinéastes célèbres.

"JE SUIS ÉTONNÉ" écrit Schrader en capitales, épaté par la créativité de ChatGPT. "Je viens de demander à ChatGPT une idée pour un film de Paul Schrader. Puis pour un film de Paul Thomas Anderson. Puis de Quentin Tarantino. Puis de Harmony Korine. Puis d'Ingmar Bergman. Puis Rossellini. Lang. Scorsese. Murnau. Capra. Ford. Spielberg. Lynch. Chaque idée que chatgpt a trouvée (en quelques secondes) était bonne. Et originale. Et étoffée."

Dans la foulée, Paul Schrader s'étonne que l'outil soit autant rejeté par l'industrie et interroge :

"Pourquoi les scénaristes devraient-ils attendre des mois pour chercher une bonne idée alors que l’IA peut en fournir une en quelques secondes ?"

Sous-entendu, pour le scénariste, il n'y a pas de mal à s'appuyer sur l'IA, mais quand on écrit des histoires originales. 

Le cinéaste de 78 ans est fasciné par cette technologie et juste avant, il racontait avoir envoyé à ChatGPT un script qu’il avait écrit il y a quelques années, pour lui demander des améliorations. Et là, "en cinq secondes, l’IA a répondu avec des notes aussi bonnes ou meilleures que celles que j’ai jamais reçues de la part d'un autre réalisateur."

Paul Schrader a aussi écrit sur Facebook qu'il a fini par établir que l'Intelligence Artificielle est "plus intelligente que moi et a de meilleures idées, et des moyens plus efficaces de les mettre en œuvre. C’est un moment existentiel, semblable à ce que Kasparov a ressenti en 1997 lorsqu’il a réalisé que Deep Blue allait le battre aux échecs."

Alors Hollywood doit-il résister aux sirènes de l'IA ou ne vaut-il mieux pas aller avec le progrès et accompagner l'émergence de la technologie.