DR

On lui doit quelques grands classiques du cinéma des années 1970 et 1980, comme Tenue de soirée, Buffet froid ou Préparez vos mouchoirs, Oscar du meilleur film étranger.

Quelques jours après David Lynch aux Etats-Unis, le 7e art perd un autre réalisateur culte. Bertrand Blier est mort ce mardi à l'âge de 85 ans, annoncent ses proches à l'AFP. Fils de Bernard Blier (décédé en 1989), légende du cinéma de Michel Audiard (dans Les Tontons flingueurs ou Le cave se rebiffe), il avait préféré rester derrière la caméra, commençant sa carrière dès le début des années 1960.

Avant ses 25 ans, Bertrand Blier fait ses armes en tant qu'assistant-réalisateur de Georges Lautner, sur les films de son père. Il prend la caméra pour faire un premier documentaire Hitler, connais pas (en 1963), sur la jeunesse française de l'époque, consistant en onze interviews de jeunes gens. Peu après, le réalisateur en herbe se lance dans la fiction et dirige son paternel dans Si j'étais un espion (1967). Un tout premier long-métrage qui ne trouvera pas son public (moins de 100 000 entrées). Alors en attendant de pouvoir faire un nouveau film, Bertrand Blier écrit Laisse aller, c'est une valse, pour Lautner puis publie le roman Les Valseuses, qu'il parvient à adapter au cinéma en 1974. C'est un carton : plus de 5,7 millions de Français découvrent les pérégrinations de Gérard Depardieu et Patrick Dewaere.

Les Valseuses
AMLF

Le cinéaste retrouve d'ailleurs le duo peu après pour Préparez vos mouchoirs (1978), qui lui vaut de recevoir l'Oscar du meilleur film étranger en 1979. Une consécration pour Bertrand Blier, qui va pouvoir tout expérimenter par la suite, à l'aube des années 1980.

En 1979, il retrouve son père pour Buffet froid, chef-d'œuvre d'humour noir qui sera suivi par une incursion dans la comédie pure avec La Femme de mon pote, portée par Coluche (1983). Puis, il met en scène Michel Blanc, loser des Bronzés, dans un rôle inattendu avec Tenue de soirée (1986). Là encore, c'est un succès avec plus de 3 millions d'entrées.

GALERIE
Zone Europa

Peu après, c'est une autre actrice du Splendid, Josiane Balasko, qu'il met face à Gérard Depardieu dans Trop belle pour toi (1989) avec encore un joli petit carton dans les salles (2 millions d'entrées) et surtout aux César, décrochant le prix du Meilleur film et du Meilleur réalisateur, après avoir remporté le Grand prix au Festival de Cannes 1989.

Merci la vie (en 1991), réunissant Charlotte Gainsbourg et celle qui est devenue sa compagne, Anouk Grinberg, sera son dernier succès, au-dessus du million.

Convoi Exceptionnel
UGC

À partir des années 1990, Bertrand Blier peine à convaincre la critique. Son cinéma est moins apprécié et les échecs s'enchaînent dans les salles, comme pour Les Acteurs (en 2000), son ode aux principaux acteurs français vivants de la fin du XXe siècle. L'adaptation de sa pièce de théâtre, Les Côtelettes, est même très mal accueillie au festival de Cannes 2003. Son dernier long métrage, Convoi exceptionnel, avec encore une fois Gérard Depardieu en tête d'affiche, fut également un échec critique et commercial avec moins de 200 000 entrées en France.

Mais qu'importe. Bertrand Blier avait déjà laissé depuis longtemps sa marque sur le cinéma français. Un style anticonformiste et irrévérencieux qui aura inspiré nombre de réalisateurs.

Bertrand Blier : "La mort est le seul sujet intéressant"

A lire aussi sur Première

Jeannot Szwarc, le plus hollywoodien des réalisateurs français, est mort

Le cinéaste a fait toute sa carrière ou presque à Los Angeles, dirigeant notamment les films Les Dents de la mer 2 ou Superigrl, une quinzaine d'épisodes de Grey's Anatomy et aussi La Vengeance d'une Blonde en France.