Qui veut devenir une star ? Le prolifique créateur de séries rejoue l’âge d’or d'Hollywood et nous met des étoiles plein les yeux.
Avec Hollywood, qui sort ce vendredi sur la plateforme de streaming Ryan Murphy poursuit sa collaboration avec Netflix, entamée l’an dernier avec la satire sociale The Politician. Cette fois, il revient dans le temps, à l’époque de l’âge d’or hollywoodien – comme il l’avait fait avec Feud, en racontant la guerre entre Bette Davis et Joan Crawford – pour suivre le destin de jeunes talents transportés à Los Angeles par leurs rêves de cinéma, au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Il y a là un certain Rock Hudson, qui croise la route de Vivien Leigh, George Cukor, Anna May Wong ou Hattie McDaniel. Des noms pour certains quelque peu oubliés aujourd’hui, mais qui ont contribué à écrire la légende de Hollywood et auxquels Ryan Murphy rend hommage avec une sincérité débordante. Il ajoute à sa peinture quelques personnages de fiction pour nous introduire au coeur des grands studios californiens et rejouer l'âge d'or hollywoodien des années 1940-50. Pas à la manière d'une reconstitution historique, mais plutôt un fantasme de ce que cela aurait pu être. Une étrange rêverie dopée à l'optimisme brut, qui imagine un monde coloré où la tolérance l'aurait emporté sur le racisme, sur la haine, sur l'homophobie. Une ode à la naïveté extraordinairement assumée, qui peut parfois agacer ou troubler, mais qui irradie l'écran de bonnes intentions revigorantes.
Si bien qu'on se passionne tout de suite pour ces personnages aux ambitions pures, ces patrons de studio droits dans leurs bottes, qui se lancent dans la production de Peg, un (faux) biopic consacré à l’actrice Peg Entwistle, qui s’est (vraiment) suicidée en 1932 en sautant du H du célèbre panneau « Hollywood » surplombant la Cité des anges. Tout un symbole, avec lequel Murphy s’amuse une euphorie communicative.
Encore une fois, le scénariste surprend et réussit à imposer un style différent, quelque part entre la farce bucolique et le biopoic politique engagé. Evidemment, son rêve, comme tous les rêves, a quelque chose de terriblement vain. Voire de ridiculement naïf. Mais pourquoi s'interdirait-on de rêver ?
Hollywood, saison 1 en 8 épisodes. Sur Netflix à partir du 1er mai 2020.
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