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Il y a d’abord cette ressemblance frappante : avec son front buté, ses joues rondes et ses cheveux hirsutes, Brayan Santamaria évoque un cousin du Jean-Pierre Léaud des "Quatre Cents Coups". Comme chez Truffaut, il campe ici un enfant victime des adultes qui l’entourent – une mère qui l’abandonne, un père irresponsable et, enfin, une femme de la bourgeoisie colombienne qui se pique de charité en aidant le père et son fils. La force du film repose surtout sur les rapports ambigus qui s’instaurent avec cette mère de substitution décidée à imposer à ses propres enfants la présence de ces indésirables. Dès lors, à la façon d’un Bunuel light, feutré et cruel, "Gente de Bien" glisse sur le terrain de la lutte des classes, le débutant Franco Lolli se gardant intelligemment de prendre position
Toutes les critiques de Gente de bien
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avançant par petites ellipses narratives qui rythment bien le récit, le film révèle ces inégalités et ces incompréhensions sans jamais tomber dans le misérabilisme mais au gré d’un enchaînement de situations traitées de façon sobre et sensible.
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Banale au début, cette chronique bifurque vers le conte moral. Bien vu.
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Franco Lolli garde un rapport affectif avec ses personnages. C'est leurs blessures secrètes qu'il raconte. Leur besoin d'un lien, leur pudeur à dire leur amour ou leur besoin d'amour. Des sentiments forts, cruciaux, qui donnent à ce film dépouillé et discret une résonance impressionnante.
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Le discours est pessimiste mais il tire son fil avec justesse, arrivant même à développer de subtils paradoxes : c’est la charité disproportionnée d’une bourgeoise qui fait éclater in fine le rêve perdu d’avance de la mixité sociale.
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Petit film très juste et touchant, proche du néoréalisme dans son humanisme, possédant l'essentiel : la spontanéité de comédiens qui, merci, ne surjouent jamais et l'élégance de regard, de cœur.
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Les efforts d'un gamin pour vivre avec son père qu'il connaît à peine sont au centre de cette chronique qui dérive lentement vers une fable sociale grinçante.
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Une critique féroce et juste des failles de la société colombienne.
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Il y a une part de Lolli chez le petit Éric, joué par Brayan Santamaria, incroyable de naturel et d'intensité.
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La finesse du traitement réaliste de Franco Lolli réfutera tout au long du film un misérabilisme aux aguets dans toutes sortes de décors et situations auxquels seront confrontés ses personnages.
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La subtilité avec laquelle Lolli pose sa caméra sur ses personnages n’est jamais synonyme de mièvrerie. Au contraire, elle laisse le champ très libre à la violence diffuse des rapports sociaux.
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À la fois conte social et moral, "Gente de bien" avance à petits pas, entraînant le spectateur entre doc et fiction et proposant une réflexion salutaire sur le bien qu’on s’autorise à prodiguer à autrui. Sensible, il dévoile peu à peu ses émotions et est porté par un étonnant gamin, Brayan Santamaria.