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Cinq jeunes livrés à eux-mêmes partagent leur quotidien solitaire et délétère entre survie de squats en squats, fumette, rap, petite délinquance et comparutions devant la justice. Pas comme des loups est le prototype du documentaire social : image tremblante, témoignages recueillis à la volée face caméra et montage sommaire. Mais derrière cette simplicité se cache toute la force du récit, la forme rudimentaire s'estompant face au réalisme du fond. Un peu comme dans ces scènes filmées en gros plan où l'un des jeunes clame à ses potes son amour pour la bande dessinée Tintin au pays des Soviets ou celle encore où un autre jeune adulte délivre un rap tout en avalant un déjeuner plus que frugal. Au final, il ressort quelque chose de clarkien dans ces images d'ados torses nus livrés à eux-mêmes, habités d'une résistance pare-balle à l'épreuve de la vie et d'une innocence désincarnée touchante. Derrière sa caméra, Vincent Pouplard capte avec sincérité les parcours difficiles de ces gamins à qui la vie n’a pas fait de cadeaux, le tout sans pathos, sans condescendance et surtout sans moralisation.