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Un frère, une soeur, respectivement de 13 et 10 ans. Des enfants roms que la vie a fait grandir très vite. "À 1 an, je marchais ; à 2 ans, je mangeais de la terre ; à 3 ans, mon père était en prison", égrène la voix off de Spartacus, le petit garçon. Au début du film, un juge leur demande de faire un choix impossible : suivre leurs parents en Espagne et vivre dans la rue, être placés en famille d’accueil ou rester avec Camille, une jeune trapéziste militante qui leur offre un havre de paix dans son cirque. Entre réalisme et poésie, documentaire et fiction, cette histoire frappe au coeur. Sans juger, sans esquiver l’alcoolisme du père, la folie de la mère, la colère des enfants, le réalisateur suit, souvent en caméra portée, leur parcours de vie et leur cheminement intérieur. Troublant et émouvant.
Toutes les critiques de Spartacus & Cassandra
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Plongée intime dans une enfance sacrifiée, puis retrouvée, cette œuvre atteint sa cible : l'épicentre de nos cœurs.
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Nuguet entraîne sa caméra dans de subites embardées, reliant sans cesse ses personnages aux saillances du monde alentour, allant chercher tantôt un éclat de lumière, un bruissement de nature, une luisance du bitume, un recoin de chapiteau, comme pour saisir l’essence d’une liberté qui, malgré tout, traverse toute chose.
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On sort fort secoué et profondément marqué d'avoir partagé la vie de gamins qui n'ont jamais vraiment eu le droit d'être des enfants.
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Le film, douloureux, lumineux, refuse la fatalité de ceux qui sont nés pour n'être chez eux nulle part. Et défend le droit de chaque enfant, même "du voyage", à planter un arbre qu'il pourra voir grandir.
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Un documentaire pareil à un conte, rude et merveilleux, suspendu aux lumières de deux mômes. La grâce pour sauf-conduit. La fin comme un commencement.
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Derrière sa caméra, Nuguet réussit ce mariage impossible entre réalisme et poésie. En faisant du cinéma au coeur d'un quotidien rugueux, si bien qu'on ne sait plus si l'on est devant un doc ou une fiction. Certains lui reprocheront ce flou artistique mais il fait pourtant la singularité d'un film dont l'humanisme ne verse jamais dans l'angélisme.
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Film engagé, au ton très libre et traitant d’un sujet sensible, "Spartacus et Cassandra" n’élude rien des réalités avec lesquelles nous sommes confrontés tous les jours, notamment dans les grandes villes. Pour autant il ne se veut ni un film à thèse, ni un film jouant sur le sentimentalisme et sur le misérabilisme.
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Au-delà de ce qui l’ancre dans une certaine réalité sociale, ce magnifique film, qualifié par son auteur de "conte documentaire", touche quelque chose de profondément universel.
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Entre les scènes narratives, se construit une belle série de séquences sensitives qui toutes font de l’environnement une matière cinématographique forte au-delà du rôle de coupe et de fond de voix off. Et ces parties construisent ensemble un rythme et un équilibre rares. C’est bête à dire mais peut-être vital dans le monde documentaire : le plaisir de filmer est là avant le message. Le plaisir de voir aussi.
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Bouleversants, sidérants, on a rarement vu des enfants aussi adultes, aussi solides (...) Soutenu par Amnesty International, ce doc raconte sans clichés la vie de deux petits héros éblouissants.