Une sélection des événements cinéma de cette nouvelle année
On la commencera en chantant, on la finira sans doute en pleurant un peu. Dans l’intervalle, l’année 2017 aura offert son lot d’émerveillement, d’action et d’émotions. Petite sélection de ce qui nous attend.
Le top 10 des meilleurs films de 2016
La La Land de Damien Chazelle (25 janvier)
Emma Stone et Ryan Gosling chantent, dansent et s’aiment devant la caméra virtuose de Damien Chazelle, le réalisateur prometteur de Whiplash. C’est peu dire qu’il a tenu ses promesses avec cette comédie musicale qui réenchante le cinéma et fait revivre les plus belles heures de l’âge d’or d’Hollywood. En couverture du dernier numéro de Première, et déjà dans notre top 2017.
Silence de Martin Scorsese (8 février)
30 ans qu’il essayait de le faire. Mais on ne monte pas si facilement un projet de film sur le silence divin et les mystères de la foi. L’attente ne fut pas vaine : d’une beauté, d’une profondeur, d’une solennité rares, Silence , chemin de croix de deux prêtres jésuites dans le Japon du XVIIe siècle où le christianisme a été décrété illégal, est à la veine « spirituelle » de Scorsese ce que Casino était à sa veine « gangsters ». Un chef d’œuvre. Retrouvez notre critique du film et un entretien exclusif avec Martin Scorsese dans le dernier numéro de Première, le 3 janvier dans les kiosques.
A Cure for Life de Gore Verbinski (15 février)
Après le flop de son magnifique Lone Ranger, Gore Verbinski revient avec un film à la fois plus modeste et plus ambitieux : une relecture gothico-kafkaïenne de La Montagne magique de Thomas Mann, avec Dane DeHaan (le Valérian de Besson) en yuppie coincé dans une clinique bizarre en forme de château médiéval perdu en Suisse. Les premières bandes-annonces, cauchemardesques, rappellent que le réalisateur de Pirates des Caraïbes a encore une sacrée dose de puissance visionnaire en stock.
T2 Trainspottting de Danny Boyle (1er mars)
Choose Life. Vingt ans après avoir piqué l’argent de la drogue à la fin de Trainspotting, Mark Renton (Ewan McGregor) revient en Écosse retrouver ses anciens complices du vice, sa seule vraie famille. « Ce qu’on ne voulait surtout pas faire, c’était de simplement remaker le premier », nous confiait dernièrement McGregor. Vingt ans plus tard, Renton bande encore et est devenu accro au footing (c’est ce qui arrive quand on choisit la vie) : d’après la bande-annonce, ça ne l’empêchera pas de renouer avec les emmerdes.
Grave de Julia Ducourneau (15 mars)
Dans la famille de Justine, tout le monde est vétérinaire et végétarien. Dès son premier jour à l’école vétérinaire, Justine dévie radicalement des principes familiaux et mange de la viande. Les conséquences ne tardent pas et Justine révèle alors sa véritable nature. Pour les amateurs de sensation fortes : le premier film de la Française Julia Ducourneau, présenté à la Semaine de la critique à Cannes puis à Toronto où il a fait sensation (des spectateurs se seraient évanouis pendant la séance), est un bijou du cinéma d’horreur à la fois intelligent et gore, aventure physique et réflexion métaphysique sur l’amour, la sexualité, et les pulsions de mort. Ajoutez une touche de cannibalisme et on tient là l’œuvre transgressive du début d’année.
The Lost City of Z de James Gray (15 mars)
Après le flop de son magnifique The Immigrant, James Gray aurait pu lui aussi faire preuve de modestie -et puis non, perdu pour perdu il a préféré se jeter à corps perdu dans ce projet fantasmé depuis 2009, l'adaptation cinéma de la vie de l'explorateur Percy Fawcett (Charlie Hunnam, avec enfin la promesse d'un vrai rôle), disparu en 1925 dans la jungle brésilienne à la recherche d'une cité perdue. Les premières images nous promettent un film d'aventures à l'os, radical et désespéré, quelque part entre Apocalypse Now et Aux sources du Nil. En route.
Les meileurs films de 2016 que vous n'avez (peut-être) pas vus
Ghost in the Shell de Rupert Sanders (29 mars)
La première bande-annonce bluffante de la version live de Ghost in the Shell avec Scarlett Johansson en cybertueuse a calmé même les fans les plus hargneux : OK, les money shots sont des copies quasi conformes des plus beaux plans des deux animes cultes de Mamoru Oshii, mais il émane du Ghost de 2017 signé Rupert Sanders (Blanche-neige et le chasseur) une vision de cinéma assez étourdissante. Ghost in the Shell promet -avec Blade Runner 2049- que 2017 sera placée sous le signe du robot.
Alien : Covenant de Ridley Scott (10 mai)
Ridley Scott remet le couvert et fait le pont entre le premier Alien et Prometheus, prequel de la saga. Le réalisateur promet un retour à l’horreur pure et dure en huis clos, avec l’équipage du vaisseau Covenant coincé dans des couloirs sombres et un Xénomorphe bien décidé à trucider tout le monde. Difficile de bouder son plaisir devant le trailer en forme de best-of de franchise. « Courez ! »
La Momie d’Alex Kurtzman (7 juin)
Universal reboote en grande pompe les monstres qui ont fait le succès du studio entre les années 30 et 50, avec pour objectif de créer un univers partagé à la Marvel Studios. Première étape : La Momie, avec Tom Cruise et Russel Crowe en meneurs de troupe et Sofia Boutella dans le rôle du cadavre à bandelettes. Exit l’aventure teintée d’humour installée avec Brendan Fraser dans le film de 1999, cette nouvelle itération veut faire péter le trouillomètre, nous assure le réalisateur Alex Kurtzman : « Si je faisais un film de monstre sans faire peur aux gens, ce serait un échec personnel ! »
Dunkerque de Christopher Nolan (19 juillet)
Après avoir visité l’espace (Interstellar), les rêves (Inception) ou les super-héros (la trilogie The Dark Knight), Christopher Nolan réalise son premier film historique avec Dunkerque. Tourné en bonne partie sur les plages du Nord de la France, le long-métrage racontera la évacuation des troupes alliées de Dunkerque en mai 1940. Une plongée au coeur de la guerre qui promet d’être aussi poignante qu’explosive.
Valérian et la cité des mille planètes de Luc Besson (26 juillet)
Luc Besson adapte la BD culte de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières. En 2740, les agents spatio-temporels Valérian et Laureline enquêtent sur une planète qui abrite 17 millions d’individus. Le boulot s’annonce plus compliqué que prévu. Budget pharaonique de 170 millions d’euros, effets spéciaux dingues, casting cool (Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen et… Rihanna) et aventures intersidérales sont au programme du plus gros film « français » jamais réalisé.
American Made de Doug Liman (13 septembre)
L’histoire que raconte American Made fait partie des meilleures « true stories » du répertoire hollywoodien : c’est celle de Barry Seal, un pilote d’avion devenu contrebandier pour le cartel de Medellin puis recruté comme informateur par la DEA et la CIA et mêlé aux opérations du gouvernement américain au Nicaragua. Argent, drogue et politique, le tout dans une histoire vraie et, surtout, incarnée par Tom Cruise, qui n’aura pas joué un personnage aussi ambigu et haut en couleur depuis…
Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve (4 octobre)
La suite qu’on n’osait plus attendre. Trente-cinq ans (!) après, Denis Villeneuve reprend les commandes de Blade Runner, avec Ridley Scott au poste de producteur et de gardien du temple. Les premières images sont à se damner - ces plans presque martiens ! - et si l’histoire reste pour l’instant mystérieuse (30 ans après, un nouveau blade runner joué par Ryan Gosling découvre un secret qui le pousse à retrouver Rick Deckard), l’excitation autour du film est totale. Pas le droit à l’erreur.
The Snowman de Tomas Alfredson (11 octobre)
Celui-là, on l’attend essentiellement sur la foi de La Taupe, adaptation du roman d’espionnage de John Le Carré que le cinéaste suédois transcendait en une œuvre sublime et crépusculaire sur l’absurdité d’un monde et la solitude, magnifiquement mis en scène et incarné au point de finir numéro 1 du top de Première en 2012. The Snowman est une autre adaptation, d’un roman policier cette fois, Le Bonhomme de neige de Jo Nesbo, une enquête sur la disparition mystérieuse d’une mère de famille, avec Michael Fassbender, Rebecca Ferguson et Charlotte Gainsbourg.
Justice League de Zack Snyder (15 novembre)
Justice League s’apprête à réunir les plus grands héros de l’univers DC Comics, aperçus dans Batman v Superman. Flash, Aquaman, Wonder Woman, Cyborg, Batman et Superman vont faire équipe pour s’attaquer à une menace qui reste encore très mystérieuse. Le pendant d’Avengers pour la « Distinguée Concurrence », qu’on nous promet plus rieur que les précédents films de super-héros made in Warner Bros. Sortez les collants, on est chaud.
Coco de Lee Unkrich (29 novembre)
Le prochain Pixar sera à la jonction entre film musical et récit d’initiation, avec Miguel, un jeune Mexicain passionné de musique, qui tente de retrouver son chanteur préféré dans le monde des morts. Les premières images promettent de nous plonger dans un univers inédit pour le studio, avec à la barre Lee Unkrich, notamment réalisateur de Toy Story 3 et co-réalisateur du Monde de Nemo. Très, très prometteur.
Star Wars : Épisode VIII de Rian Johnson (15 décembre)
Le Réveil de la Force se terminait sur un insoutenable cliffhanger, avec Rey retrouvant un Luke vieillissant sur la planète Ahch-To. L’Épisode VIII (qui n’a pas encore de sous-titre) devrait reprendre juste après le moment où J.J. Abrams a éteint les caméras, mais cette fois c’est à Rian Johnson (Looper, Brick) que Lucasfilm a confié les clés du camion. La mort de Carrie Fisher, qui reprendra ici le rôle de Leia, forcera à poser un regard tout particulier sur ce nouveau chapitre de la saga galactique.
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