Originaire de Russie, il s'établit à Paris, avec sa troupe, en 1922. Il est, avec Copeau, Dullin et Jouvet, l'un des rénovateurs du théâtre entre les deux guerres qui surent le mieux résister à l'invasion du cinéma. Ses orbites enfoncées, son masque osseux et glabre le vouaient aux sombres rôles de « possédé » : il excella dans Ibsen, Molnar, Tchekhov, Pirandello, etc. Au cinéma, on ne le vit que dans le Grand Jeu, de Feyder, en 1934 un rôle de légionnaire. Son nom est inséparable de celui de son épouse, Ludmilla (1896-1951), au visage fragile, qui fut admirable, dit-on, en Sainte Jeanne de Bernard Shaw, et dans l'Échange de Claudel. Elle parut un peu plus souvent à l'écran (la Danseuse rouge, Tourbillon de Paris, Quartier sans soleil), de même que leurs enfants, Svetlana (le Temps des cerises), Aniouta (l'Éventail) et Sacha.