Première
Quelque part entre le Journal d’un Curé de Campagne de Bresson et un téléfilm TF1 mal fagoté, Je m’abandonne à toi nous plonge dans le quotidien d’un homme mi- prêtre, mi- légionnaire au gré des visites qu’il effectue auprès de ses fidèles. En utilisant son film comme un confessionnel pour son personnage, Cheyenne Caron enferme le spectateur dans un entrelacs superficiel de séquences, rythmées par l’omniprésente Sonate n°20 de Schubert, qui vient continuellement surplomber l’ensemble. Dans un style documentaire très marqué, la narration s’articule autour de séquences sans début, ni fin qui tendent à analyser aussi bien les différences inter-religieuses que la guerre en Ukraine, placées ici et là afin de remplir un cahier des charges qui a pour ambition d’attirer le plus de spectateurs à sa cause. Sans y réussir.
Yoann Haddad