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Du pur cinéma d’auteur, un peu maniéré mais en aucun cas hermétique : Ducastel et Martineau ne filment que des scènes utiles où l’émotion le dispute à une fine observation des relations humaines et familiales. Derrière l’étonnant Guy Marchand, solide et insondable comme les arbres qu’il plante, bouleversant – sans forcer le trait – lors de la séquence de la révélation, tous les acteurs tirent leur épingle du jeu, sans exception. Françoise Fabian en épouse compréhensive et aimante, Sabrina Seyvecou en petite-fille revêche, François Négret en fils alcoolo et incontrôlable, Catherine Mouchet en belle-fille ouverte et intuitive. La justesse de leur interprétation est au diapason de ce film simple, à la fois sombre et lumineux.
Toutes les critiques de L'arbre et la forêt
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) l'intérêt du film se trouve à côté de ses ressorts dramatiques majeurs: le métier du père, qui a passé sa vie à planter des arbres, et une discussion, ici entre Françoise Fabian et Catherine Mouchet, là entre Guy Marchand et Sabrina Seyvecou. Ducastel et Martineau racontent l'importance de la transmission avec tact, intelligence et toute la grandeur du CinémaScope.
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Au coeur des pins alsaciens se dénoue l'existence d'un homme digne, qui accepte enfin de transmettre son fardeau à tous ceux qui l'aiment. Un grand film plein de souffrance et de tolérance.
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Une douce mélancolie traverse ce mélo pourtant jamais plombant, car zébré d'humour loufoque. Le dernier quart d'heure, un rien surexplicatif, n'entache en rien sa force émotionnelle.
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Bien que ce film soit une fiction, il nous semble que le Shoah de Claude Lanzmann a également servi de boussole. En effet, contrairement aux autres fictions sur le sujet, il n’y a ici aucune image de reconstitution, Ducastel et Martineau faisant resurgir le passé uniquement par le biais de la parole de Frédéric/Guy Marchand. Choix théorique louable, mais qui ne fonctionne pas forcément : la parole des témoins de Lanzmann saisissait parce qu’elle était frappée du sceau du vécu ; ici, elle est un texte de fiction dit par un acteur, et sa puissance en est nettement amoindrie. Ces passages racontés sont moins forts que les conflits familiaux représentés au présent. Au lieu de se rehausser mutuellement, le romantisme sombre à la Demy et la parole nue à la Lanzmann se marient mal. Pari demy-lanzmannien, pari demi-tenu ou demi-perdu. Plus qu’un éclairage sur un aspect particulier de la Shoah, on retient de ce film son casting génial : des acteurs magnifiques que l’on ne voit pas assez souvent (Guy Marchand, Françoise Fabian, Catherine Mouchet), d’autres tirés de l’oubli (François Négret) et de belles jeunes pousses (Sabrina Seyvecou, Yannick Rénier). Rien que pour eux, ce film vaut le coup.
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Avec une indéniable maîtrise de la psychologie humaine, les compères nous plongent au milieu des tourments d’une famille bourgeoise tout à fait ordinaire, mais dont le socle déjà passablement fragile vole en éclat lors de la fameuse révélation. Dès lors, chaque personnage se retrouve face à lui-même, à ses propres contradictions et à des choix douloureux. Partagés entre leur amour naturel pour leur famille et un rejet parfois viscéral, ces êtres ne sont jamais ni tout blanc ni tout noir et bénéficient d’un traitement toujours respectueux de la part des cinéastes. Ne condamnant personne et ne se posant jamais comme juges, Martineau et Ducastel font une fois de plus preuve d’une grande tolérance envers autrui, quel qu’il soit.
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Bouleversant ? On n'ira pas jusque là. A voir surtout si l'on est un inconditionnel des balades du dimanche dans la forêt solognote...
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Cette ambition chorale, totalisante, est mise en oeuvre avec retenue et subtilité, sur fond de lyrisme wagnérien et de peinture automnale des affects. Il y manque sans doute une part suffisante de liberté pour qu'on ne perçoive pas, sous la fluidité apparente des transitions et des mouvements de caméra, la mécanique du récit, les coutures de la trame scénaristique, le relief de certains symboles. Ce qui n'empêche pas L'Arbre et la Forêt d'être un film aussi digne qu'estimable.
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L'Arbre et la forêt, soigné dans l'écriture, force le respect en levant le voile sur ce qui demeure encore un tabou. Guy Marchand et Françoise Fabian, tous deux très bien, forment un couple de longue date à ce point crédible qu'on les croirait ensemble à la ville, depuis toujours. Et Catherine Mouchet, par son ironie, apporte un détachement souverain.
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Autour de Guy Marchand, impeccable dans ce rôle inattendu, Françoise Fabian, Catherine Mouchet, François Négret, Sabrina Seyvecou sont tous émouvants et justes. Si l’action n’est pas au rendez-vous, les dialogues touchent et font mouche.
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Ducastel et Martineau, dont on aima tant « Jeanne et le garçon formidable », signent un film aussi maladroit qu’épais, inexplicablement salué par le prix Jean-Vigo 2009, sur des sujets qui leur importent pourtant : la transmission et l’homosexualité. Sur le banc des accusés : des dialogues à la fois explicatifs, empesés et redondants qui finissent par faire virer le film à la question de cours. Seule Catherine Mouchet, géniale en ex-bru distanciée et caustique, tire ici avec finesse son épingle du jeu. C’est peu.