-
Partant d'un thème archi-rebattu, ce film d'animation japonais, prix spécial du jury au dernier festival d'Annecy, suscite immédiatement l'adhésion par son rythme soutenu et sa drôlerie irrésistible. Cet apprentissage de la maturité déploie une palette de sentiments dans des situations pertinentes. L'émotion nous cueille quand on s'y attend le moins. Une réussite.
-
Cet « effet papillon » à la japonaise, souvent très drôle, parfois mélancolique, s’inspire d’un roman de Yasutaka Tsutsui (qui est aussi l’auteur, entre autres, de Paprika, incursion délirante dans le domaine des rêves, adapté à l’écran l’an dernier par Satoshi Kon). Une pincée de métaphysique dans une pimpante ambiance de shojo manga (BD « pour filles ») avec premières amours sur fond de vie lycéenne. Dans des décors pastel d’une minutieuse poésie, l’animation est fluide, son rythme joyeusement syncopé, au gré des irruptions de l’héroïne dans tel ou tel fragment temporel. Charmant.
-
Sans cesse recommencée, avec une issue toujours différente, cette traversée du carrefour devient une épreuve initiatique. C'est la belle idée de La Traversée du temps que d'insuffler aux moments les plus banals de la vie quotidienne une dimension épique, exacerbée par la déclinaison des alternatives qu'offre le destin. Cet esprit de sérieux ne va pourtant pas jusqu'à envahir la mise en scène : le trait reste simple, plutôt gracieux, le décor du Tokyo contemporain est traité précisément, et l'animation, si elle n'atteint pas le raffinement de Paprika, est assez fluide pour que l'on se perde sans crainte dans ce labyrinthe adolescent.
-
Ce dessin animé japonais est signé du réalisateur du beau « Paprika », qui adapte avec talent un grand classique de la littérature japonaise, du même auteur, Yasukata Tsu Tsui. En dépit de l’élément fantastique, le film est plutôt une comédie nostalgique sur l’adolescence, la difficulté de faire des choix, la responsabilité et les conséquences de ses actes. Des questions graves que le film traite en douceur, avec simplicité et tendresse, tout comme les premières amours. « Le temps n’attend personne », une petite phrase que l’adolescente tente de faire mentir.