Blanca Portillo a notamment reçu le Goya de la meilleure actrice pour son rôle d'une femme en deuil acceptant de rencontrer l'assassin de son mari en prison.
Les Repentis, d'Iciar Bollain (Ne dis rien, Même la pluie...), c'est l’histoire réelle de Maixabel Lasa, la veuve de Juan Maria Jauregui, un homme politique assassiné par l’organisation terroriste ETA en 2000. Onze ans plus tard, l’un des auteurs du crime qui purge sa peine en prison demande à la rencontrer, après avoir rompu ses liens avec le groupe terroriste.
En VO, le film s'appelle d'ailleurs du nom de son héroïne, Maixabel, incarnée avec brio par Blanca Portillo. La comédienne de Volver et d'Etreintes brisées a reçu aux Goyas 2022 le prix de la meilleure actrice. Urko Olazabal a lui été honoré du trophée du meilleur acteur dans un second rôle et Maria Cerezuela a été élue meilleure espoir féminin cette année-là.
Arte proposera Les Repentis ce soir, à 23h : juste avant, la chaîne programme Music Box, de Costa-Gavras, dans le cadre d'une programmation spéciale autour du 80e anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz. Première vous conseille cette soirée cinéma captivante, que vous pouvez aussi organiser quand bon vous semble à la maison : les deux films sont également visibles gratuitement en replay.
Voici notre critique des Repentis, qui est également porté par Luis Tosar (Malveillance), un acteur fidèle à la réalisatrice : en plus de ses deux films cités en haut de l'article, il était à l'affiche de Fleurs d'un autre monde (1999) et Mataharis (2007).
L’Affaire Nevenka, d'Iciar Bollain : Comment s’emparer de Metoo par la fiction ?"Au début des années 2010 – soit des années avant sa dissolution officielle en 2018 – des terroristes de l’ETA avaient demandé de rencontrer les familles de victimes des attentats meurtriers qu’ils avaient pu commettre. Iciar Bolain (Le Mariage de Rosa) porte ici à l’écran une de ces histoires de repentir, celle de Maixabel Lasa, l’une des onze personnes qui avaient accepté le principe de cette discussion et s’était donc confrontée à l’assassin de son mari, l’ex-préfet et homme politique Juan Maria Lauregui.
Enorme succès sur le sol espagnol, ce film trouve le ton juste pour traiter de cette délicate question du pardon et de la possibilité d’une réconciliation d’une société où le sang a coulé et coule encore. Une mise en scène discrète, un récit qui prend le temps de creuser les interrogations puis les incompréhensions que ce geste de pardon et son acceptation fait naître tant chez les proches de Maixabel Lasa – qui trouvent que cette main tendue arrive bien trop tôt – que chez les anciens camarades du terroriste – qui voient dans le regret de ses actes une trahison à la cause.
Nulle course à l’épate, nulle trace de sensationnalisme, à l’image des compositions tout en retenue de ses deux remarquables interprètes principaux Blanca Portillo et Luis Tosar. Rien ne vient perturber ou plutôt tout vient nourrir la mécanique parfaitement huilée d’un récit qui conduit à un poignant monologue final sur la souffrance de l’après qui n’empêche pas la main tendue. Un plaidoyer humaniste assumé qui ne verse pour autant jamais dans des raccourcis simplistes."
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