Oscar Isaac - Moon Knight : "J'ai une théorie sur les films Marvel"
Première/Marvel

La star est en couverture de Première. Voici un extrait de son long entretien.

Oscar Isaac est en couverture du nouveau numéro de Première (n°528, avril 2022). L'acteur phare d'Inside Llewyn Davis (2013), d'Ex_Machina (2015), des derniers films Star Wars (2015-2019) et de Dune (2021) revient cette semaine dans la série événement de Marvel, Moon Knight, sur Disney+. La première à miser sur un super-héros qui n'a pas encore été présenté au cinéma. Un challenge pour le comédien de 43 ans, qui a essayé d'apporter son propre style dans la grosse machine hollywoodienne que représente la saga ciné-séries de Kevin Feige. Voici trois questions à Oscar Isaac.

Oscar Isaac éclipse tout le reste et fait briller Moon Knight (critique)

PREMIÈRE : Vous avez déclaré que l’une des raisons pour lesquelles vous avez signé pour Moon Knight était que vous aviez vu « l’opportunité de pirater le projet ». Alors, comment s’est passé ce piratage ?
OSCAR ISAAC :
Attention, c’était un piratage amical, hein, pas un piratage agressif! J’ai l’impression que l’ironie de certaines de mes déclarations se perd un peu au moment de la retranscription. (Rires.) En vérité, il n’y avait aucun besoin de pirater Moon Knight. Ce que je voulais dire par là, c’est que ma première réaction a été de penser : «  Comment vais-je pouvoir apporter ma personnalité dans cette machine très bien huilée qu’est Marvel? » Kevin Feige sait vraiment comment fabriquer ces films et faire en sorte que les gens les aiment. Or, il se trouve que ma sensibilité n’est pas tout à fait celle de ces divertissements grand public. J’aime les choses compliquées, dérangeantes, les histoires où les lignes de démarcation entre les bons et les méchants sont un peu floues… Il fallait que je sache si Moon Knight allait m’offrir l’opportunité d’une véritable étude de personnage, d’un vrai travail de caractérisation. Au tout début, ce n’était pas évident sur le papier, ce n’était qu’une simple promesse.

Quelle forme a pris ce travail sur le personnage ?
Ça a été très collaboratif. L’expérience la plus collaborative de ma carrière, à vrai dire. J’ai beaucoup discuté avec Kevin Feige, avec le producteur Grant Curtis, puis avec Mohamed Diab [le réalisateur], une fois que celui-ci était monté à bord. On cherchait des moyens d’emporter le projet vers des zones d’inconfort. Et, surtout, à être vraiment dans le point de vue du personnage – ce qu’il y avait de plus important selon moi. La mise en scène et la narration se calent complètement sur le point de vue de ce narrateur non fiable, qui souffre d’un trouble dissociatif de l’identité. À partir de là, on peut construire quelque chose de puissant, explorer les questions de l’identité, du combat contre la maladie mentale, de la vengeance, de la violence, des mauvais traitements, du trauma… Et faire en sorte que le public s’attache à cet homme, Steven Grant. J’adore vraiment ce personnage. Il se trouve que j’ai une théorie sur les films Marvel.

Dites-nous…
J’ai le sentiment qu’ils ont pris la place qu’occupaient les grosses comédies il y a dix ou quinze ans. Les Very Bad Trip, ce genre de films. Les gens allaient voir ces films pour se marrer et passer un bon moment avec des personnages sympas. Et c’est exactement la même chose qui a lieu aujourd’hui avec les productions Marvel. Certes, il y a les grandes scènes d’action – qui sont super, d’ailleurs. Mais j’ai l’impression que les gens n’y vont pas tant pour l’action que pour le plaisir de retrouver des personnages marrants, qu’ils apprécient. L’humour est très important dans ces films. Et moi, justement, je ne voulais pas de ce genre d’humour dans Moon Knight. Vous savez, tout ce qui consiste à briser le quatrième mur, faire des commentaires sur soi-même, des clins d’œil au spectateur, des références pop, etc. Tout ça a déjà été fait, et très bien, dans Deadpool notamment, qui est un peu le point culminant de cette démarche. Avec Moon Knight, je voulais revenir à un type de personnage qui ne sait pas qu’il est marrant. C’est seulement la nature du personnage, son côté « poisson hors de l’eau », qui le rend comique. Steven Grant, d’une certaine façon, a un côté Clark Kent – le Clark Kent de Christopher Reeve. Il y a une dichotomie en lui, il est tiraillé entre ses deux personnalités : l’une, très ordinaire, qui rêve désespérément d’une vie normale et de chaleur humaine, et l’autre, qui est… à l’opposé de tout ça !

L'interview complète d'Oscar Isaac est à retrouver dans les kiosques :

Au sommaire de Première n°528 : Oscar Isaac, Nicolas Cage, Fanny Herrero, Mort ou vif, Euphoria, Adrian Lyne... J'achète ce numéro Je m'abonne à Première