La blague est amusante, mais elle a du mal à tenir la distance.
C'est un voyage étrange, en compagnie du plus célèbre des Belges d'Hollywood, auquel nous invite Jean-Claude Van Johnson. La série, entièrement réalisée par Peter Antencio, navigue entre parodie, satire, hommage et drame introspectif. Amusant, mais jamais dément.
JCVD très "aware" à l’avant-première de Jean-Claude Van Johnson
Un an et demi après la sortie du prometteur pilote, on découvre donc les six épisodes de cette comédie méta, dans laquelle Jean-Claude Van Damme incarne son propre rôle, acteur hollywoodien has been, qui rumine encore et encore ses succès passés. Mais l'ex-star des 80's cache un énorme secret : tourner des films n'était pour lui qu'une couverture. Sous le nom de code "Johnson", Van Damme travaillait en fait pour une agence secrète du gouvernement. À la retraite depuis deux ans, il décide de reprendre du service, pour reconquérir son ancienne partenaire, l'amour de sa vie...
Vous l'aurez compris, rien qu'avec le pitch, cette série, c'est du total Van Damme. L'acteur de 57 ans est partout, dans tous les plans, dans tous les dialogues. Lui, lui-même, il est au centre de toute l'intrigue et mieux vaut avoir un minimum de sympathie pour "The Muscles from Brussels", pour se lancer dans Jean-Claude Van Johnson.
Jean-Claude Van Damme se moque donc de lui-même et apparaît, plus âgé, plus lent, plus ridé, plus mélancolique. Il s'amuse avec son passé d'ex-action movie star, multiplie les références à sa carrière, à sa filmo, avant de balancer quelques "high kicks" à des méchants des pays de l'est, volontairement caricaturaux. C'est cool, la série ne se prend jamais au sérieux. Elle verse même par moment dans le loufoque le plus total, comme lorsque Van Damme se retrouve à imiter son sosie bulgare handicapé. Ou quand un Van Damme du futur débarque, à la "Timecop", sans qu'on comprenne bien pourquoi...
La comédie Amazon se veut méta. Elle se veut délirante. Elle se veut déjantée. Mais en cours de route, elle oublie d'être vraiment drôle. Trop souvent, elle se contente de citer quelques références filmiques ou de faire de gros clins d'oeil à la carrière de l'acteur, pour arracher un sourire aux spectateurs. Et puis à mi-parcours, elle prend un tournant plus profond, montrant un JCVD émotionnellement assiégé, qui apprend à s'aimer et à s'accepter. Comme pour montrer que Jean-Claude Van Johnson ne se limite pas à une parodie façon Saturday Night Live.
Au bout du compte, on ne peut s'empêcher de penser que la blague était vraiment marrante... jusqu'à l'épisode 3.
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