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À la fois conte nocturne à l’atmosphère fantastique, reconstitution d’une petite ville de province française en 1967 et métaphore du feu transgressif qui brûle chez la jeunesse avant le passage à l’âge adulte, le premier film de Romain de Saint-Blanquat ne manque pas d’allure. On y suit deux amies adolescentes, pensionnaires d’un lycée catholique strict, qui décident de faire le mur pour Mardi gras et vont atterrir dans une fête costumée à l’ambiance lugubre et vampirique. La plus téméraire des deux jeunes filles est convaincue qu’il ne lui reste plus qu’une nuit à vivre et va alors mordre à pleines dents dans l’instant présent sans peur du danger. Si la mise en scène léchée fait parfois mouche, le récit se révèle étrangement atone et cousu de fil blanc jusqu’à créer un rythme trop nonchalant. Brièvement convoqués, les fantômes de Clouzot, Rollin ou Argento restent au final loin à l’horizon.