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Animal Kingdom, son premier long métrage tétanisant, avait imposé l’Australien David Michôd comme l’un des cinéastes les plus prometteurs du moment. Trois ans plus tard, The Rover invite sans conteste à changer d’adjectif : « majeur » semble désormais plus approprié. Après sa saga criminelle familiale qui multipliait les personnages, Michôd resserre son canevas avec ce western post-apocalyptique au minimalisme désespéré, filmant l’outback comme une ultime frontière avant le néant. En quelques plans, le réalisateur installe un sentiment de désolation qui prend à la gorge pour ne plus lâcher prise jusqu’à un final terrassant. Sa mise en scène dépouillée à l’extrême, d’une précision implacable, épouse brillamment la détermination aveugle du protagoniste incarné par Guy Pearce (dans son meilleur rôle depuis le Memento de Christopher Nolan). Sa solitude obstinée est contrebalancée par la performance inattendue de Robert Pattinson en simplet paumé depuis que son grand frère l’a laissé pour mort. Étrangement touchant, constamment imprévisible, l’acteur est la véritable surprise d’un film dont la puissance primale, associée au décor, évoque évidemment Mad Max. À mesure qu’avance The Rover, il devient pourtant clair que David Michôd n’a aucune intention de se mesurer au monument de George Miller : il est bien trop occupé à bâtir le sien.
Toutes les critiques de The Rover
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un western d'anticipation sec comme un coup de trique (...) Un road-movie violent et intense.
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Apre et brutal, ce deuxième long-métrage de Michôd, acclamé pour son Animal Kingdom en 2011, prend aux tripes et retourne le spectateur avec sa toute dernière scène, révélant le contenu de la voiture volée. Un modèle d’ironie noire ou l’expression d’un terrible nihilisme, au choix. Héros de ce road movie "camusien", Guy Pearce et Robert Pattinson, méconnaissables, se fondent totalement dans leurs personnages.
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The Rover est un choc absolu, un film d'auteur qui porte le trip post-apocalyptique vers des altitudes inconnues et paroxystiques.
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Pesant et agressif, THE ROVER offre une expérience de cinéma extrême, dont on n’a pas fini de décrypter la densité émotionnelle et la précision stylistique.
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(...) en dépit des lacunes de son scénario (l’absurdité n’excuse pas tout), Michôd ne fait pas le malin : son film est féroce mais sensible, attentif à la cruauté du monde mais refusant de s’y draper. La confirmation qu’un nouvel auteur s’active aux antipodes.
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Un suspense bien ficelé, captivant de bout en bout et quelque peu violent par moments où Robert Pattinson, la star de "Twilight" à contre-emploi, prouve après "Maps to the Stars" qu'il peut désormais jouer bien autre chose que les vampires d'opérette.
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"The Rover" semble jusqu'à l'usure le déplacement de silhouettes dans un paysage, mais l'habileté du réalisateur à filmer des comportements physiques s'exprime dans une fluidité remarquable qui transmet bien des émotions, que pourtant les personnages ne voudraient pas avoir apparaître.
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The Rover est un film choc (...) une œuvre fascinante, cherchant à éveiller les consciences, par l’horreur qu’elle exprime, des dérives de notre société actuelle. L’image nerveuse et la bande-son électrique participent à la construction d’une atmosphère pesante et moite. Mais c’est la scène finale, dont nous ne pouvons bien entendu pas parler, qui conclut parfaitement la réflexion menée sur les tréfonds de l’âme humaine et qui paradoxalement lui rend une infime part d’humanité. La claque est prise, et Michôd confirme. The Rover est le grand film que l’on attendait.
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Un western futuriste porté par un duo d'acteurs improbable (Robert Pattinson, qui prend de plus en plus d'ampleur, et Guy Pearce) mais redoutablement efficace.
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Les cadavres s'accumulent, chez Michôd ça dézingue au moins autant que chez Tarantino. Il y a une arme dans chaque tiroir. L'image est belle, l'ambiance lourde et inquiétante. "The Rover" est un film à forte personnalité, que certains pourront trouver insupportable, en raison de sa violence gratuite notamment. On pourra, surtout, y voir l'émergence d'un grand réalisateur, capable de tenir le rythme infernal d'un road-movie inspiré, cruel et parfois drôle. Très prometteur.
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Un road movie à la noirceur ironique
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un road movie apocalyptique étonnant, un western moderne âpre et violent, aux personnages désespérés, aux paysages désolés, aux valeurs perturbées. The Rover décrit comme jamais la perte d’humanité, et offre à Guy Pearce l’un de ses plus grands rôles.
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Incandescent, imprévisible, toujours à la limite, Guy Pearce habite ce vrai-faux western à l'atmosphère pesante et l'esthétique chiadée, à défaut de surprendre. Avec un talent de ce calibre, la descente aux enfers est (presque) une partie de plaisir.
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par Caroline Vié
Ce road-movie merveilleusementphotographié par Natasha Braier est d'une beauté presque douloureuse. Dans des paysages écrasés par le soleil, le duo Guy Pearce/Robert Pattinson sème la mort dans un déferlement de violence aussi esthétique que prenant. Les performances complementaires des comédiens sont aussi pour beaucoup dans la réussite d'un triller à l'atmosphère oppressante.
Et juste au moment où on en conclut que The Rover n'est rien de plus qu'un jeu de violence superficiel et cynique, Michôd débarque avec une justification à fendre l'âme. Très fort.
Dans ce polar tragique, le réalisateur australien David Michôd embarque le spectateur dans son univers. Mais le jeu expressionniste de Robert Pattinson dans la peau d'un braqueur ne sert pas le propos du film.
Un road movie sans concession, âpre et brutal.
Face à Guy Pearce, étonnant en être revenu de tout, on retrouve Robert Pattinson dans le rôle d’un débile léger. N’en déplaise à ses fans, il est l’un des maillons faibles de ce flm d’action qui ne tient pas ses promesses, surtout vers la fin.
le véritable intérêt du film tient au formidable duo que forment Guy Pearce et Robert Pattinson. Un petit régal en compétition à Cannes dans Un Certain Regard.
Le laconisme du film est comme une extension de la personnalité du personnage central, tout aussi exaspérant. A force de rétention d’informations, David Michôd encourt le désintérêt de son public, qui ne peut quand même pas se nourrir exclusivement de fusillades. (...) Dans ce rôle de crétin homicide plein de bonne volonté, Robert Pattinson surprend, plutôt agréablement. Ce qui ne suffit pas cependant à effacer la déception que suscite le nouveau film de ce cinéaste prometteur.
L’Australien David Michôd a été révélé en 2010 avec un thriller familial poisseux, Animal Kingdom. C’est peu dire qu’on attendait très fébrilement son deuxième film, (...) un road-movie d’anticipation réunissant Guy Pearce et Robert Pattinson. C’est d’ailleurs ce que The Rover est au sens strict, sauf qu’on ne s’explique pas comment le cinéaste a réussi à faire passer un scénario où si peu d’informations sur les causes et les conséquences sont données, transformant le récit en longues poursuites vers un but déceptif.
Guy Pearce et Robert Pattinson dans le désert australien. A la poursuite des voleurs de la voiture du premier. C'est tout ? Oui. Empêtré dans ses intentions pseudo-beckettiennes, le prodige David Michôd ("Animal Kingdom") signe un "Mad Max" sous Xanax.
David Michôd fait monter l’adrénaline dans un cadre bien déglingué, mais le lyrisme est aussi artificiel que le jeu des comédiens. L’ennui creuse sa niche et s’installe.
Guy Pearce et Robert Pattinson ne sauvent pas le film de sa violence gratuite et de son rythme lancinant. Beaucoup de prétention et de bruit pour rien...