Creation of the Gods II : Demon Force (2025)
Heylight Pictures

Nobles tourmentés, sorciers immortels, batailles rangées, et créatures variées : le grand spectacle est assuré.

Nous avons tenté pour vous une expérience intéressante : voir Creation of the Gods 2 sans avoir vu le premier Creation of the Gods. Et ça passe ! Bon, mieux vaut avoir de l’appétit pour les grandes fresques de fantasy pleines de batailles rangées et de superpouvoirs, mais dans le genre, Demon Force assure. Tentons un résumé de gweilo du premier épisode : dans une Chine antique fantasmée, l’armée d’un seigneur malade (physiquement et mentalement) veut conquérir une ville dont la défense est menée par un jeune prince héroïque. Rien que de très classique, en somme, une fois passé le prologue connecté au premier film et qui laissera forcément un peu perplexe l’étranger en ces lieux. Le film déploie très bien son intrigue, une fois acceptées les règles du jeu local.

Creation of the Gods II : Demon Force (2025)
Heylight Pictures

Blockbuster chinois avec les travers (nationalisme naïf) et qualités (générosité visuelle et rythmique) habituels, Demon Force raconte donc les combats entre nobles tourmentés (la générale en chef de l’armée maléfique est splendide), sorciers immortels dotés de pouvoirs imaginatifs (la "Malédiction de la Lune noire" est joliment trouvée) et créatures variées : cheval enflammé, démon vert ailé, et quatuor de géants très sympathiques (notre préféré étant celui qui manie au combat le "Parapluie du chaos", mais le joueur de Luth du Feu et du Vent n’est pas mal non plus).

C’est carré, ultra épique, parfois pesant à force… Mais constamment de qualité, contrairement à d'autres blockbusters produits par les barbares de l'Ouest. Si le film, pur divertissement, ne cherche ni le vertige ni le choc visuel, et même si sa mythologie (pourtant issue de L'Investiture des dieux, l'un des récits légendaires parmi les plus connus et les plus influents en Chine) est moins puissante que celle de, au pif, Princesse Mononoké (une simple question de rapport au vivant : crucial chez Miyazaki, secondaire chez Demon Force), le prix du billet est largement remboursé. Un Creation of the Gods 3 est déjà prévu, comme le promettent les trois (!) scènes bonus illustrant le générique de fin. D’ici là, il faudrait peut-être songer à rattraper le premier film.