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Comme son nom l’indique, Becoming Led Zeppelin ne raconte pas l’histoire du légendaire groupe de rock britannique de A à Z, mais se concentre sur sa formation – de la rigoureuse constitution de ce gang de musiciens surdoués par le chef d’orchestre Jimmy Page à sa mise sur orbite, en 1969, à la faveur de la sortie de ses deux premiers albums. C’est un rockumentaire de premier ordre, pour la simple et bonne raison que son réalisateur Bernard MacMahon n’a qu’une chose en tête : la musique. Il veut la faire entendre et la faire comprendre. Son film raconte en détail la « vision » de Page, ses rêves d’épopée électrique – l’homme compare sa guitare à l’épée magique Excalibur. Les trois survivants du groupe témoignent (John Bonham, le batteur décédé en 1980, intervient en off, via une interview inédite), ils sont d’une classe et d’une intelligence folles, mais c’est surtout l’utilisation des archives, précise, minutieuse, qui frappe. Les séquences live sélectionnées par MacMahon coupent le souffle. Avant ça, le film aura pris le temps de dépeindre le contexte culturel qui permit l’envol du Dirigeable, faisant revivre toute la scène musicale anglaise des sixties (Page et le bassiste John Paul Jones étaient des musiciens de studio renommés et ont joué pour la crème du Swinging London). Cette longue intro prend tout son sens quand, soudain, la musique de Led Zep retentit, explose et que le film parvient à nous faire ressentir la stupeur qui saisit le monde à l’écoute de cet ahurissant déferlement de fureur sonique.