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Déjà réalisatrice en 2015 d’un épatant portrait de sa demi-sœur avec Pauline s’arrache, Émilie Brisavoine franchit un nouveau cap iconoclaste dans le documentaire familial en consacrant un film à sa mère, avec qui la réalisatrice entretient des rapports complexes. Tour à tour figure punk, maman fuyante ou esprit tendrement mystique, cette mère haute en couleurs apparaît comme un fascinant personnage. Mais la force du récit découle surtout de la façon dont Émilie Brisavoine met en scène ses propres états d’âme, au point que la psyché de la cinéaste confère au film une forme mouvante et parfois très drôle. Entre discussions Skype ou consultations de voyantes en visio, les écrans deviennent ici aussi imprévisibles que les oscillations de cette relation mère-fille. Et Brisavoine atteint au final une poignante émotion universelle qui rappelle que les conflits familiaux n’empêchent en rien une pleine réalisation de soi.