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Comment découvre-t-on la filmographie d’un auteur ? Aujourd’hui, streaming et piratage obligent, la balle est dans le camp du cinéphile, et on peut commencer n’importe où. Dans le cas de Guillermo Del Toro, vous avez une sacrée veine, puisque vous pouvez commencer à zéro car son premier long, Cronos, sort en salles en salles françaises. Une sortie, et non pas une ressortie, puisque Cronos, présenté au Festival de Cannes 1993, n’avait pas trouvé le chemin du grand écran chez nous et était édité en VHS à l’occasion de Mimic (1997), son deuxième long. Donc : on reprend tout, on recommence, comme une deuxième jeunesse, et ça tombe bien, puisque c’est ça Cronos, une relecture du vampirisme à la sauce Guillermo. La quête de la jeunesse éternelle, via un artefact alchimique buveur de sang. Bon, soyons honnêtes, ce n’est pas le meilleur film du Mexicain, mais il y a déjà tout ce qui le travaille là-dedans, avec un charme entêtant : les bricolages, les litres de sang, le Pulp à la Lovecraft, les éclats façon Hammer tardif, et même Ron Perlman. En attendant son Frankenstein (avec Jacob Elordi) prévu sur Netflix en 2025, on ne refuse pas de s’y replonger… « Truffaut disait que toute la carrière d’un réalisateur est dans son premier film », nous racontait Del Toro en 2017 à Annecy. « Pour un premier long-métrage, on veut tout mettre au cas où il n’y en aurait pas d’autre ! »