"Sachez qu'aujourd'hui, il vous faut tant d’abonnés pour réussir à financer un film. C’est une nouvelle approche du cinéma vraiment déroutante."
C'est une révélation aussi troublante qu’édifiante. L’actrice Maya Hawke s’est insurgée contre une tendance grandissante dans l’industrie du cinéma hollywoodien : la prise en compte du nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux dans le processus de production des films !
En d'autres termes, selon la jeune actrice de Stranger Things et voix de Vice-Versa 2, le nombre de followers est déterminant, désormais, pour être casté dans telle ou telle production, et pour que le studio valide le projet. Invitée du podcast « Happy Sad Confused », la comédienne de 26 ans exprime son profond scepticisme face à cette réalité :
"Je me fiche d’Instagram. Instagram, c’est nul... Mais sachez qu'aujourd'hui, il vous faut tant d’abonnés pour réussir à financer un film. C’est une nouvelle approche du cinéma vraiment déroutante."
L’actrice a révélé que plusieurs réalisateurs de renom se retrouvent à devoir se conformer à ces nouvelles exigences imposées par les producteurs. Ceux-ci établissent un seuil d’abonnés sine qua non, que chaque membre du casting doit atteindre, avant même qu’un projet puisse voir le jour.
"Je parle souvent de supprimer mon compte Instagram, mais certaines réalisateurs m'ont déjà prévenu : 'Juste pour que tu saches, lorsque je fais le casting d’un film avec des producteurs, ils me donnent une feuille avec le nombre d’abonnés collectifs que je dois obtenir de la part du casting. Si tu supprimes ton compte Instagram et que je perds ces abonnés, comprends que je devrais embaucher des acteurs avec plus de followers autour de toi..."
Si cette approche peut sembler surréaliste, elle témoigne néanmoins d’une mutation de l’industrie du cinéma, où le poids des réseaux tend à supplanter l’exigence artistique pour s'assurer de mieux promouvoir un film. Maya Hawke nuance cependant en soulignant que certains réalisateurs parviennent encore à s’affranchir de cette logique :
"Il y a une dizaine d’entre eux qui peuvent encore s’en sortir grâce à leur seule réputation... On peut vraiment se concentrer, s’asseoir et faire un film avec eux. Et j’ai eu le privilège de travailler avec trois d’entre eux dans ma vie. J’ai eu la chance de travailler sur trois plateau comme cela. J’ai eu la chance de travailler avec Quentin [Tarantino] (Once Upon a Time… in Hollywood), j’ai eu la chance de travailler avec Bradley Cooper (Maestro) et j’ai eu la chance de travailler avec Wes Anderson (Asteroid City)."
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