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Comme dans Osmose, impossible de ne pas s'identifier à un trait de caractère, une situation, une bassesse. Plus féminin, plus cinématographique, L' Age d'homme bégaie cependant les thématiques et la structure en saynètes de son devancier, qui valait mieux qu' un brouillon.
Toutes les critiques de L'Age D'Homme... Maintenant Ou Jamais
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Le JDDpar Carlos Gomez
L'âge d'homme ne doit pas grand-chose au livre culte de Michel Leiris, mais voilà un petit film moderne dans la forme, drôle dans son propos et original au final, quand le sujet l'est juste un peu moins. Le film de Raphaël Fejtö trouve son équilibre entre fantaisie pure, invention formelle et réflexion sociale.
- Ellepar Françoise Delbecq
Dans le rôle de l'indécis, l'excellent Romain Duris, tiraillé par la peur de grandir et de franchir le cap de l' âge d'homme. Pour interpréter Tina, Aïssa Maïga est épatante de naturel. Sur ce thème maintes fois traité au cinéma, Raphël Fejtö a concocté une fable légère sans prétention.
- Télé 7 jourspar Julien Barcilon
Enième proposition sur ce thème, cette comédie à beau afficher (c'est assez gonflé) Romain Duris dans un rôle quasi copié-collé de celui des Poupées Russes, pas de quoi s'emballer. N'est pas Klapisch qui veut.
- Fluctuat
L'Age d'homme... maintenant ou jamais ? Alors jamais. La comédie de Raphael Fejtö n'est qu'une succession de portes ouvertes transformées en petites leçons de vie pour petits bourgeois. Le film d'une génération qui ne nous concerne pas.
- Exprimez-vous sur le forum L'Age d'hommeNul, voilà ce qu'on pense de L'Age d'homme de Raphael Fejtö (Osmose). C'est direct, mais comme ça c'est dit sans tergiverser. Parce qu'il faut y aller sans hésiter avec un film pareil, c'est la meilleure option possible. Et il n'y a pas d'autre mot que nul, même pas médiocre ou raté, non, nul, zéro pointé. D'abord parce que L'Age d'homme, comme un nombre invraisemblable de films français, ne fait que plier la réalité à des schémas ou des poncifs qui ne dépassent jamais leur propre théorie. Ensuite, parce que contrairement au cinéma américain, ici on est dans ce territoire conquis où les clichés répondent à une vision de l'existence réduite qu'à une grossière récupération du quotidien. Une sorte de générique ou de digest mainstream de tout ce qui est supposé être le lot des trentenaires d'aujourd'hui, pris dans de puissants cas de conscience interprétés depuis une vulgaire dialectique et imagerie de magazine. Ce truc spécifiquement français qui fait que notre vision du réel est toujours ramenée à des considérations finalement abstraites alors qu'elles se donnent pour des vérités sympas. Autant le dire en exagérant un peu, dans L'Age d'homme, nous sommes tous morts.On dira qu'on pousse le bouchon un peu loin, que le film de Raphaël Fejtö n'est qu'une gentille comédie sur l'engagement des trentenaires qui frémissent à l'idée de devenir des petits bourgeois, avec couple, bébés, et problème de frigidaire. Que de beaux soucis n'est-ce pas ? En effet, ça déchire. Sauf que le problème, c'est qu'ici il n'y a non seulement pas la moindre idée, pas la plus petite scène amusante, une vague trouvaille, mais qu'en plus tout ça est horriblement mal filmé, d'une laideur inimaginable et sans rythme. Mais il faut resituer un peu les choses. Le film repose donc sur Samuel (Romain Duris), trentenaire et jeune réalisateur sympa qui s'avoue pas très cultivé (au moins ici les personnages sont honnêtes avec eux-mêmes). Il vit avec sa copine photographe (Aïssa Maïga, jolie mais accessoire), et un beau matin, le voilà pris d'un atroce cas de conscience qui pendant vingt-quatre heure va lui pourrir l'existence : comment s'engager durablement dans sa vie de couple et survivre à tous ces tracas, ces petits détails prosaïques qui vont du dérisoire souci matériel aux problèmes de cul. En gros, comment se sacrifier et survivre au réel en défaisant les clichés que l'on tient comme acquis sur la vie à deux.L'idée du film tient à condition de savoir la mener ailleurs que sur les préjugés les plus établis, plutôt disons à condition de savoir réellement retourner ces préjugés contre eux-mêmes pour s'en sortir. Pour tenter de répondre à ça, L'âge d'homme essaie donc d'employer l'imaginaire pour matérialiser avec humour et naïveté les tourments de Samuel. En deux mots, Samuel assiste ponctuellement à des apparitions de lui-même, en De Vinci d'abord (qui fait du hip hop, trop fun), puis en homme de Cro-Magnon (ridicule). Procédé on ne peut plus simple et connu qui ici échoue à chaque scène par sa balourdise et son burlesque cool à deux balles. Passée cette idée, le film n'a plus rien pour lui, plus la moindre originalité (ce qui n'en était déjà pas une). D'abord parce qu'il définit de lui-même sa propre caricature de personnages bobos (c'est pas nous qui la définissons comme tel, c'est lui), dont la condition et les problèmes ne reflètent qu'une litanie de clichés sur la vie de garçon (poker, piscine, soirée en boîte qui débouche sur un adultère minable et forcément culpabilisant). Ensuite, parce que tout transpire l'autosatisfaction à chaque séquence (la palme au moment où Duris veut louer un film et qu'on mentionne comme film d'auteur De battre mon coeur s'est arrêté), le minable copinage transmuté en petite leçon de vie et de morale jeune. Nul, on l'a déjà dit, mais au point de transformer cette joie de l'entre-nous qu'aurait pu donner les comédiens en vérité consternante et sûre d'elle-même.Le problème au final c'est que si Fejtö dit que l'âge d'homme à atteindre n'est qu'une illusion, le film ne passe lui que par ce qu'il voudrait éviter en y sautant à pieds joints. Il ne propose rien d'autre et se repose entièrement sur une succession de scènes où chacun vient faire son numéro à renfort de gags moisis révélant une vérité sur la vie. Devant un tel spectacle, une telle vision compassée et complaisante où la bêtise atteint parfois des sommets au nom de la naïveté (le coup du nom de Jésus sur lequel chacun sèche), on ne peut que fuir et se plaindre de l'absence de lucidité de Fejtö. Aveuglé par lui-même et sa bande de pote, il livre la comédie la plus indigente et à la fois la plus et la moins révélatrice d'une certaine génération. C'est clair qu'on ne se sent pas concerné.L'Age d'homme... maintenant ou jamais
De Raphael Fejtö
Avec Romain Duris, Aïssa Maïga, Clément Sibony
Sortie en salles le 12 septembre 2007Illus. © Véronique July pour UGC
- Exprimez-vous sur le forum L'Age d'homme
- Lire le fil comédie sur le blog cinémaTéléramapar Cécile MuryTout sonne un peu faux, l’amour et l’amitié, la chronique et la fantaisie, sans parler de personnages secondaires plus décoratifs et folklos qu’attachants. Tout, sauf Aïssa Maïga, qui joue la fiancée (elle était déjà dans Les Poupées russes), dont le pimpant naturel vivifie quelques scènes.