Le film tient tous ses engagements inflationnistes, au détriment du reste. Auberge espagnole transformée en foutoir parfaitement agencé, l’opus file à toute vitesse sur la voie tracée par son modèle lucratif, le célèbre jeu vidéo qui nous trimballait déjà dans des aventures échevelées. Prince of Persia, le film, passe en un plan d’une course-poursuite affolante à une séquence de comédie pour revenir à un duel éclaboussant en images de synthèse... Grâce à une composition musclée qui devrait lui permettre d’être enfin pris au sérieux par le royaume de l’entertainment hollywoodien, Jake Gyllenhaal campe un prince bluffant. Abdos en avant et oeillade avenante, il incarne un personnage malin et séducteur qui n’est pas sans rappeler l’Aladdin de Disney. Certes, l’aventure à laquelle il est confronté ne présente qu’un intérêt relatif – une vague intrigue parricide, un sablier qui permet de contrôler le temps, une love story conventionnelle –, et si l’on ajoute
que la mise en scène n’est pas toujours à la hauteur (ah !, les ralentis...), on risque d’être un peu déçus. Pourtant, dans l’ensemble, la recette Bruckheimer fonctionne. Les montagnes russes narratives, la volonté permanente d’en faire toujours plus et le ton proche du cartoon garantissent le spectacle. C’était bien le but, non ?