Le créateur et scénariste, Julien Lilti, estime qu'il n'y a simplement "pas la place en deux heures de film pour adapter Germinal."
La saga Germinal continue, ce soir, sur France 2. Deux nouveaux épisodes, mais pas encore la fin du destin minier d'Etienne Lantier. Car la mini-série événement s'étale en six parties. Presque six heures pour porter à l'écran l'histoire d'Emile Zola. Le format idéal selon le scénariste et créateur de cette version sérielle, Julien Lilti. Il explique en effet à Première qu'après avoir lu et relu l'oeuvre originale, il a vu les précédentes adaptations cinématographiques sous un jour différent :
"Quand je me pose la question de l'adaptation en unitaire, que ce soit les films de Claude Berri (1993) ou celui d’Yves Allégret (1963), ils ont été obligés de faire des coupes énormes ! Connaissant bien le roman maintenant, quand je vois ces films, je vois les coupes. Et je ne les comprends pas forcément. Notamment le passage de la révolte individuelle à la révolte collective. Ou est l'étincelle ? Il n’y a pas la place en deux heures de film pour adapter Germinal. On est obligé de couper des morceaux. Et quand on ampute, on modifie, on dénature", analyse le scénariste, en prenant un peu de recul sur le difficile travail de l'adaptation d'un grand classique comme Germinal.
Beau et puissant, ce Germinal 2021 est une réussite (critique)Selon Julien Lilti, le format 6x52 minutes offre ainsi "la place nécessaire pour donner de l'importance à tous les personnages. Au-delà d'Étienne Lantier, il y a des personnages féminins forts que j'ai voulu mettre en avant. Parce que dans le roman, Zola donne beaucoup de place à Catherine Maheut. Il voulait en faire l'héroïne de son histoire d'ailleurs, au départ, avant de basculer sur Lantier, sous la pression de l'époque."
Au bout du compte, la mini-série Germinal s'avère effectivement riche et puissante, et plus proche que jamais du livre paru en 1885 : "Je ne crois pas avoir du tout trahi l'esprit de l'oeuvre originale. On a fait une adaptation très fidèle... même si on a taillé le roman plein de fois, parce qu'on a six scripts pour six épisodes, et qu'il faut finir sur des cliffhangers par exemple", concède Julien Lilti, qui avoue avoir ainsi "transformé le récit, la narration. Mais j'espère qu'Emile Zola serait heureux de voir comment on a porté son oeuvre dans le monde d'aujourd'hui."
Germinal se terminera mercredi prochain, sur France 2.
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