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J.C. Chandor a conçu All Is Lost en réaction à Margin Call, son précédent film où il décryptait l’explosion d’une bulle financière, avec des joutes verbales et un beau casting enfermé dans un open space. Cette fois, il propose un acteur seul à l’écran (Robert Redford, magistral), en pleine mer et sans aucun dialogue. Une immersion totale dans l’horreur du vide qui interdit les artifices (pas de flash-back, de voix off ou de violons). Cet art radical du contre-pied permet au réalisateur de privilégier l’épure à la dramatisation et de traduire une situation complexe de manière simple. Ainsi, lorsque le personnage éprouvé, perdu sur son voilier, est ignoré par des paquebots de marchandises, Chandor sous-tend les ravages d’un capitalisme bien plus féroce que les requins. En tant que fondateur du festival de Sundance, Redford, lui, souffre pour un cinéma indépendant menacé de disparition. De la même façon qu’un homme voit défiler sa vie avant de mourir, des souvenirs émouvants de ses rôles chez Arthur Penn, Sydney Pollack, George Roy Hill reviennent nous hanter pendant l’épreuve de survie. Ce septuagénaire, revenu de tout, apporte son vécu, son expérience de la vie et ses combats à ce navigateur regardé par l’abysse, fragile comme une flamme sur le point de s’éteindre. À travers lui, Chandor demande si l’humanité mérite d’être sauvée et fait appel à la manière dont chaque spectateur appréhende l’existence, selon qu’il se considère altruiste ou misanthrope. Au-delà de son intensité inoubliable, la dernière scène d’All Is Lost sonde clairement cette foi et, en laissant les options ouvertes, produit un éclat éblouissant, proche de la grâce.
Toutes les critiques de All Is Lost
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L’apogée dans la carrière d’un des plus grands acteurs de tous les temps, le grand Robert Redford.
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Un Gravity marin dont on ressort puissamment transformé, et émotionnellement secoué par la virtuosité de la réalisation et le jeu sans compromis d’un Robert Redford épatant dans le désespoir…
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Dans le film de J. C. Chandor, l'acteur américain est prodigieux dans la peau d'un navigateur en plein naufrage.
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« All is Lost » : un récit sans dialogues, tourné en extérieur, avec un seul acteur, Robert Redford, 77 ans, coincé dans les cordages, hissé au sommet d’un mât de 20 mètres. Une folie douce car le fi lm ne contient aucun plan sur la terre ferme, mais des séquences avec des requins, des scènes où le voilier coule dans des réservoirs de la taille de terrains de foot, sécurisés par des techniciens issus de « la génération “Titanic” ». « Toute la mythologie de Redford , sa vie sportive dans l’Utah, la création de Sundance, son engagement pour l’écologie, est intégrée au personnage sur lequel on ne sait rien, explique Chandor. Progressivement on oublie que c’est Redford, et on devient cet homme qui s’accroche à la vie. On est avec lui. On est lui !"
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"All Is Lost" ne serait sans doute pas aussi puissant sans Redford, ce film au titre résigné donne aussi en retour une raison à l'acteur d'y croire: non, rien n'est perdu.
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Le scénario aurait pu se réduire à un condensé de la bible de l'école de voile des Gléans ; la mise en scène dépasse largement le cadre du manuel de sécurité pour parfait plaisancier.
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De mémoire, jamais un survival maritime n’aura été aussi puissamment mis en scène que ce mutique et viscéral All Is Lost
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Un film impressionnant, sans dialogues mettant en scène le fabuleux Robert Redford.
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La performance de Redford, 77 ans, seul à l’écran pendant 106 minutes, est absolument impressionnante. Et le spectateur éprouve le curieux sentiment de batailler en pleine mer avec la star.
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Ce film est un salut pour le cinéphile.
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Ni crise mystique, ni châtiment non plus, comme dans Gravity, pour justifier l'avalanche de coups du sort (voie d'eau, typhon, requins...). La caméra plonge sous la mer ou s'envole parfois dans les nuages. Pour mieux encercler notre Ulysse aux yeux azur, qui se battra jusqu'à son dernier souffle, acceptant le destin sans montrer le moindre signe de panique. Avec le sentiment du devoir accompli. Avec l'impassibilité et la force tranquille de l'homme qui a enfin trouvé l'authenticité qui manquait à sa vie.
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Le point culminant dans la carrière de Redford.
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Seul dieu sait ce que ce film aurait été sans la force, l’intelligence et l’assurance de Mr Robert Redford.
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C’est seulement le 2ème film de Chandor et il a un style extrêmement pur.
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En confrontant un homme seul aux tumultes de l’océan, J.C. Chandor s’affirme comme l’un des cinéastes les plus audacieux et talentueux de sa génération.
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Dire que Robert Redford est magistral dans All Is Lost reste en dessous de la réalité. Il y avait fort longtemps qu’on n’avait pas vu l’acteur se donner autant que dans ce drame d’un homme soudain confronté à une mort probable. Sur un sujet qui aurait pu tourner à l’exercice de style, J.C. Chandor, en cinéaste brillant, livre une fable qui invite à s’interroger sur le sens de la vie tout en partageant une aventure épique.
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Le « film d’immensité » est-il une expression de l’angoisse, diffuse mais omniprésente, générée par la crise actuelle ? Doit-on voir dans la mer ou l’espace l’équivalent symbolique de l’anxiété face l’incertitude du lendemain ? Si c’est le cas, le propos de All Is Lost est parfaitement terrorisant, et de voir ainsi confirmée la sentence énoncée dans le titre du film n’est guère réconfortant.
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Un exercice qui absorbe la dimension dramatique et la narration minimaliste, une histoire de survie en mer guidée par un réalisme poignant sans tomber dans l’excès larmoyant.
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Une épopée d’une ténacité rare, qui agite sans vergogne le flambeau de l’humain face au spectaculaire hollywoodien.
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Après "Margin Call", exercice de style surcoté sur les requins de la finance, J. C. Chandor prouve qu’il est plus à l’aise avec des vrais requins et un gros poisson, Redford le magnifique.
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Chandor nous livre du pur cinéma du début à la fin.
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J.C. Chandor revient avec un film de survie, où face à une situation perdue, un individu est confronté à la violence dévastatrice des éléments, à l’instar de ce qu’était Margin Call. Dans ce drame humain à la tension suffocante, Redford réalise une performance émotionnelle et physique saisissante de justesse.
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Redford naufragé en mer dans un survival radical – pas de dialogues – et habile.
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Redford est exceptionnel, une performance digne d’un tour de force, il crève l’écran sans effort et sans le soutien d’acteurs complémentaires.
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Ce beau film, fort, sobre, pose avec intelligence la question du courage et de l’abandon.
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« All I lost » était un challenge à produire pour satisfaire le public, le pari est réussi.
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On ne s’ennuie pas une seconde dans ce lm sans dialogues, porté par un acteur fascinant : Robert Redford, époustouflant dans sa lutte pour sa survie, seul face à la mer.
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En figure de proue de ce combat inégal, de ce baroud d’honneur, Redford est impeccable, réduit à des onomatopées («fuck», «shit», «nooo»), mais plein de panache, fût-il inutile.
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Un film rigoureux, sérieux et habile. Redford crève l’écran grâce à ses réactions, son émotion et sa présence physique.
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Un impressionnant one man show à travers cette épopée au cœur de l’océan.
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Passant outre la crédibilité de son personnage principal, J.C. Chandor (“Margin Call”) livre une sorte de geste originel, épuré et contemplatif.
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Remarquablement mis en scène, vibrant, effrayant, l’on est à côté de Redford du début à la fin, partageant le drame qui se joue au péril de sa vie.
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par François Forestier
Le film est passionnant. Et Robert Redford, tout en finesse, est magnifique.
Mieux vaut ne pas craindre le roulis et aimer l'univers nautique. Mais difficile de rester insensible à ce combat de l'homme désarmé face au Léviathan liquide.
Un film séduisant, remuant, un retour aux sources où l’époque du film Américain grand public était la meilleure.
Deuxième film de J.C. Chandor après le très remarqué Margin Call, All is lost part d'un concept risqué pour accoucher d'une œuvre magnifique et brute, dénuée de tout artifice.
Les dimensions minimalistes de l'intrigue placent le film à mi- chemin entre Le vieil homme et la mer et Gravity. Ce survival doit beaucoup à la présence de Robert Redford, unique occupant du cadre, dont le jeu passe par tout le corps. En l'absence d'antagoniste et de dialogues, il se livre à une puissante pantomime convoquant force et intelligence. Un tour de force jamais victime de son unité extrême de lieu et d'action.
All Is Lost est à la mer ce que Gravity est à l'espace. Voilà bien le génie du cinéma américain : ce pur comportementalisme qui fascine le spectateur et finit par lui ouvrir les portes de la spiritualité. Quelques pistes supplémentaires pourront in fine être suivies par le spectateur désireux de voir plus loin que le bout de cet océan. La première est celle de ces titanesques bateaux chinois surchargés de marchandises qui, non contents d'avoir causé sa perte, semblent narguer le rafiot du retraité américain : à bon entendeur, salut. La seconde, plus poétique, ferait de cette lutte acharnée pour différer la promesse de la mort une métaphore de la vie elle-même. Un dernier mot sur la fin du film, qui va sûrement diviser ses spectateurs. On en dirait bien un peu plus, mais on ne tient pas à être jeté tout vif aux poissons de la Seine par des lecteurs furieux.
“Tout est perdu”. Cette chronique d’un naufrage annoncé nous tient en tout cas en haleine jusqu’au bout, malgré un côté “j’ai vraiment pas de bol”, l’absence de paroles, et la présence d’un seul acteur à l’écran... mais quel acteur, en même temps !
Il y a quelques semaines, En solitaire impressionnait par sa mise en scène "in vivo", aujourd'hui All Is Lost manque de réalisme et d'images fortes, et on finit par souvent imaginer le tournage en bassin
L’envergure des plans est peut être limitée mais « All is lost » reste un très bon film : une idée soignée, agilement exécutée.
La mise en scène de Chandor, sèche et sans inventivité, s’intéresse moins à fournir une expérience spatiotemporelle qu’à dérouler une suite d’actes, de gestes simples mais ingénieux par lesquels le personnage se dresse contre les circonstances, lutte contre l’imminence du naufrage.
J.C. Chandor, le jeune réalisateur qui avait fait forte impression avec son premier film, Margin Call, tout le contraire de celui-là (...)
Une action terne, filmée mollement, sans le rythme requis par ce genre très en vogue qu'est le « film de survie » : J.C. Chandor veut se distinguer, se refuse au montage nerveux, préfère l'action lente, une suite de gestes accomplis de manière méthodique et réfléchie. Soit. Mais on a du coup la désagréable impression d'assister non pas à une expérience extrême, mais à une sorte d'épreuve avec un MacGyver de la voile. Il ne manque que le couteau suisse.