The Brutalist
A24

Le réalisateur confie qu'il vit grâce à des publicités tournées il y a des années.

Brady Corbet vient d'être récompensé aux BAFTA grâce à The Brutalist, sa fresque historique suivant l'intégration aux Etats-Unis d'un architecte juif ayant fui l'Europe durant la Seconde Guerre Mondiale. Invité à participer au podcast WTF With Marc Maron, il a révélé que lui et sa femme Mona Fastvold, qui est aussi sa partenaire d'écriture, n'ont pas gagné d'argent avec leurs deux derniers films : avant The Brutalist, ils avaient déjà conçu ensemble des longs métrages indépendants : L'Enfance d'un chef (2015) et Vox Lux (2018). 

"Zéro dollar", assure-t-il, malgré leur statut de prétendants aux Oscars : avec The Substance et Emilia Pérez, ce drame mené par Adrien Brody, Felicity Jones et Guy Pearce figure parmi les favoris, fort de dix nominations. Mais il ne s'agit pas d'une grosse production : le duo a dû convaincre plusieurs petites sociétés (Andrew Lauren Productions, Protagonist Pictures, Brookstreet Pictures, Killer Films, Three Six Zero Group, Intake Films et enfin Proton Cinema) pour réunir une dizaine de millions de dollars et tourner The Brutalist entre l'Europe de l'Est et les Etats-Unis. Leur film a ensuite attiré l'attention d'A24, qui le distribue en Amérique du Nord, ou d'Universal Pictures France chez nous - mais si ces plus gros studios sont derrière sa promotion, ils n'ont pas véritablement financé The Brutalist.

The Brutalist
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"C'est la première fois que je gagne de l'argent depuis des années", poursuit Corbet, expliquant que son premier vrai chèque depuis longtemps provenait de la réalisation de trois publicités filmées au Portugal. "Ma partenaire et moi n'avons empoché aucun dollar sur les deux derniers films que nous avons réalisés. Zéro, en réalité. Nous devions simplement vivre avec un chèque de paie d'il y a trois ans et, évidemment, le timing pendant une campagne de récompenses et les voyages tous les deux ou trois jours, c'était loin d'être l'idéal, mais c'est une opportunité qui m'est tombée dessus, et j'ai sauté sur l'occasion."
 

Corbet se montre fier d'avoir construit sa carrière dans le cinéma indépendant, décidant de travailler en dehors du système traditionnel des studios. Son Brutalist, qui concourt notamment dans les catégories meilleure réalisation, meilleur scénario original et meilleur film aux Oscars, a connu un immense succès critique, mais malgré cela, il assure que la pression promotionnelle l'a empêché de travailler pendant des mois :

"J'ai parlé à de nombreux cinéastes dont les films sont nommés cette année et qui ne peuvent pas payer leur loyer. Vous n'êtes pas payé pour promouvoir un film."
 

Depuis sa projection à la Mostra de Venise en septembre dernier, où il a remporté plusieurs prix dont celui du meilleur réalisateur, Brady Corbet parcourt en effet le monde pour le présenter au public. Six mois de presse et de voyages incessants. 

"C'est sept jours sur sept, explique-t-il. Vous faites la presse japonaise, la presse suisse... tout en même temps. Je n'ai pas eu de jour de repos depuis les vacances de Noël, et ce n'était que quatre jours !"

The Brutalist est actuellement au cinéma. Voici sa bande-annonce :


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