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L’ambition du nouveau film d’Ari Folman (Valse avec Bachir) crève l’écran avec ses ensorcelantes réflexions sur l’image, la technologie, la vieillesse, la maladie et le fanatisme. La performance vertigineuse de Robin Wright, qui joue « une » Robin Wright allant d’humiliation en humiliation, ajoute au trouble qui nous étreint dès les premières images prometteuses de cette expérience de cinéma. Puis, après un climax ébouriffant qui scelle le destin tragique de l’héroïne, le film opère un radical virage esthétique et dramatique : aux prises de vues réelles succède l’animation dont le style, mi-manga, mi-performance capture, ne convainc pas ; à l’influence majeure de Philip K. Dick (manipulation, cynisme, cybervision) se substitue celle, moins flatteuse, de Jaco Van Dormael (confusion, préciosité). Drôle d’objet assez fascinant.
Toutes les critiques de Le congrès
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un sujet passionnant que le réalisateur israélien de « Valse avec Bachir » nous raconte dans cette fable futuriste qui mélange images réelles et animation.
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La première partie du "Congrès" nous laisse terrassé par l’émotion. (…) Puis, dans le dédale de cette science-fiction échevelée jusqu’à la confusion, on se sent perdu mais on a la sensation aussi que quelque chose gonfle (…) "Le Congrès", dans son délire, ne racontait que cela : l’histoire d’un enfant fragile et de sa mère, une actrice qui avait peur.
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Ce film fantastique est une véritable réflexion sur l'hypertechnologie du cinéma d'aujourd'hui, la montée en puissance de la 3D et, surtout, sur le risque de perdre (...) l'essentiel de ce qui nous meut vers les salles, l'émotion!
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On ne sait pas ce que Folman a gobé mais la drogue a l’air puissante à la vue du monde virtuel que l’héroïne décrit assez justement comme le « bad trip d'un animateur sous acides ».Malgré une seconde partie où l’on frise l’overdose , les retrouvailles virtuelles entre Wright et son fils Aaron, atteint de surdité et cécité chez les humains de chair et d’os, donnent au dénouement une force inattendue.
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Une fable sur le vertige des nouvelles images, qui se clôt en mélo déchirant. Par le réalisateur de “Valse avec Bachir”.
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Malgré une seconde partie où l’on frise l’overdose , les retrouvailles virtuelles entre Wright et son fils Aaron, atteint de surdité et cécité chez les humains de chair et d’os, donnent au dénouement une force inattendue.
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Ce film d'Aei Folman (...) est très ambitieux. Mais veut peut-être trop en dire sur les risques de dérive virtuelle et de "dictature mondiale chimique". Il apparaît nettement moins maîtrisé que son chef-d'oeuvre précédent "Valse avec Bachir".
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Bref, un film qui se barre dans tous les sens, aussi foutraque que fascinant.
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Malheureusement, ‘Le Congrès’ s’éloigne alors de son puissant sujet, pour se perdre dans un mélodrame confus et indigeste : trop d’ellipses, trop de rebondissements incompréhensibles… C’est bien dommage, car malgré sa dernière demi-heure ratée, le film d’Ari Folman reste un véritable choc sensoriel, un ovni cinématographique si audacieux qu'on serait prêt à tout lui pardonner.
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L'impression de documentaire est forte, tant le réalisateur brouille les pistes avec la réalité. Dans la seconde partie, on change complètement d'univers - mais pas d'héroïne et de support: l'animation a remplacé l'image pour basculer dans un film SF pur, où les drogues ont pris le pouvoir et où l'on s'échappera de soi pour survivre. À voir.
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Ari Folman est un réalisateur bien déterminé à faire des films comme il l’entend.
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On pense davantage à Yellow Submarine (George Dunning, 1968) devant ce délire au look furieusement seventies, dont l’humour cache une réflexion sur des sujets aussi sérieux que l’art, le vieillissement et le droit à l’image. Folman est un philosophe badin, qui manie les changements de ton avec virtuosité. Son film n’est pas exempt de maladresses, mais son originalité force au respect.
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Après “Valse avec Bachir”, Ari Folman oscille entre réel et virtuel. Robin Wright et Harvey Keitel tiennent la première partie de ce film hybride et à moitié réussi.
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Robin Wright joue les actrices en perte de vitesse et se fait scanner pour la postérité avant de revenir dans un monde animé. Bienvenue dans une réflexion foisonnante, même si imparfaite, sur le cinéma et ce qu’on en fait. Par l’auteur de Valse avec Bachir.
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Du film, on retiendra surtout une première partie jubilatoire, qui croque Hollywood avec acidité.
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C’est pourtant un film riche, offrant plusieurs pistes de réflexion particulièrement intéressantes. Mais la forme, d’abord si douce, se fait trop revêche pour inciter à se plonger dans les thèses de Folman.
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Mêlant prise de vue réelle et animation, Ari Folman, réalisateur du magnifique « Valse avec Bachir », signe un film confus sur la société du spectacle du XXIe siècle.
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Servi par une Robin Wright impériale, il s’interroge sur le statut de l’acteur, instrumentalisé par une industrie qui ne veut plus fabriquer de l’art mais des produits de grande
consommation. Dommage que le réalisateur israélien ne tienne pas son sujet jusqu’au bout. -
Là où Valse avec Bachir prouvait, si besoin était, que l’image filmée n’était pas le seul procédé adéquat pour décrire une réalité, surtout émotionnelle, le Congrès fait l’inverse, résume le dessin à son seul pouvoir délirant. Un propos qui, doublé d’une technophobie certaine (quasiment résumable à la formule «le numérique tue»), sonne creux.
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Manquer de nuance (dans son discours) quand on réalise un film si coloré, quelle hérésie !
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Le film très attendu du réalisateur de Valse avec Bachir déçoit. Après une première partie étourdissante (en prise de vues réelle, avec Robin Wright et Harvey Keitel) sur l'avenir du cinéma et le pouvoir de l'incarnation, la seconde (animée) vire au gloubi-boulga visuel et philosophique. Dommage.
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Un objet hybride, moitié prises de vue réelles, moitié animation, qui nous a nous-mêmes laissés partagés entre émotion et déception.
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(...) la première partie semble mieux tenir son cap, et montrer la dématérialisation des corps avec plus de force que la partie animée, handicapée par sa surcharge visuelle et discursive évoquant un trip à l'acide. Gare à la descente.
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Ari Folman prend le contre-pied absolu de Valse avec Bachir en proposant un film hybride, mi-prise de vue réelle, mi-animation, mais aussi théorisant son hésitation entre documentaire et science-fiction. D’une actrice contrainte de signer un contrat qui a tout du pacte avec le diable à un univers cartoonesque un brin hystérique, on ne comprend pas toujours où veut nous mener le cinéaste avec ce voyage dans le temps, l’espace et les genres.
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Après «Valse avec Bachir», Ari Folman se perd dans une science-fiction déjà datée.
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Porté par une Robin Wright scannée, le nouveau film du réalisateur de Valse avec Bachir (2008) renoue avec une idée forte : montrer que le cinéma d'animation peut être une illustration fidèle de la réalité. Mais il emmêle les styles et les intrigues dans un capharnaüm sans nom ni corps.
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Le Congrès aurait pu être le film le plus incontrôlable, acerbe, méchant contre l'industrie cinématographique depuis "Mulholland Drive" (David Lynch, 2000). Mais trop naïf, trop gentil et trop confus, il n'y parvient qu'à moitié, tombant dans les pièges théoriques du méta-film, s'embourbant dans une narration alambiquée, arrivant tout simplement trop tard. Et le spectateur d'être intrigué, à défaut d'être transporté, par cette sympathique proposition.
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De belles idées sur l’identité et l’intégrité avec une Robin Wright qui les met parfaitement en valeur.
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Au-delà de ces considérations scénaristiques, Le Congrès souffre d’un cruel manque de rythme et ne parvient jamais à produire du spectacle, malgré les magnifiques images qu’il propose en grande quantité – que ce soit dans sa première ou seconde partie. Ses dialogues sont longuets, ses séquences d’action ratées, et son incapacité à créer de l’émotion en fait un long métrage inoffensif, alors que sa dimension politique est évidente. A l’image des personnages de son film, Ary Folman s’est hélas perdu dans ses rêves et ses désirs de grandeur.