Ted Sarandos ne va visiblement pas suivre le nouveau modèle d'Amazon et Apple en ce qui concerne la diffusion de films originaux au cinéma...
Récemment, les studios Amazon et Apple ont mis en place une nouvelle stratégie de sorties pour privilégier la distribution de leurs nouveaux films sur grand écran, avant de les proposer au public sur leurs plateformes respectives, Prime Video et Apple TV+. Quitte a débourser des millions de dollars en promotion pour donner envie aux spectateurs de se déplacer pour découvrir des nouveautés telles qu'Air, de Ben Affleck pour le premier ou Killers of the Flower Moon, le prochain film de Martin Scorsese, pour le second.
C'est un choix fort de mettre en avant le grand écran, à l'heure où le public est conquis par le streaming et se rend moins en salles. Et cela suppose que le studio prenant cette décision devra ensuite respecter la chronologie des médias de chaque pays avant de pouvoir le mettre en ligne en streaming (en France, le délai est actuellement situé entre 15 et 17 mois après une diffusion au cinéma). Cette tendance s'étendra-t-elle aussi à Netflix ?
Apple va investir un milliard de dollars par an dans des films distribués exclusivement au cinémaA en croire les propos de Ted Sarandos communiqués en interne, mardi, la réponse est non. "Notre division consacrée aux films s'en sort bien, a affirmé le patron de la marque au N rouge à ses investisseurs. Faire revenir les gens au cinéma n'est tout simplement pas notre business. Avoir du nouveau contenu conséquent et désirable pour nos abonnés, c'est ça qui offre de la valeur à notre travail. Il n'y aura pas de changements majeurs en jeu."
Relayé par The Hollywood Reporter, il a également ajouté que s'il était "tentant" de comparer les politiques des différents services de streaming, ses concurrents n'avaient "tout simplement pas la même ampleur." Car Netflix, fort de plus de 250 millions d'abonnés dans le monde, est pour l'instant loin devant Amazon et Apple.
Cette décision de continuer à privilégier le streaming et non le cinéma n'était pourtant pas si évidente sur le papier : en se privant de grand écran, le studio se prive aussi d'une certaine renommée. Le festival de Cannes se refuse par exemple a sélectionner en compétition des films qui ne seront ensuite pas destinés au cinéma.
Ces derniers mois, Netflix semblait faire un pas vers les salles, en organisant par exemple un festival proposant ses œuvres emblématiques dans quelques salles durant une courte période ou en diffusant sur grand écran Glass Onion, la suite très attendue d'A couteaux tirés, au cours de la semaine de Thankgiving aux Etats-Unis.
"Vue notre importante diffusion, nous avons l'opportunité d'investir dans de gros films, a aussi dit Ted Sarandos, que nous offrons à nos abonnés." Par exemple le Pinocchio de Guillermo del Toro, acclamé partout dans le monde cet hiver, ou le prochain thriller de David Fincher, The Killer, avec Michael Fassbender, attendu par les spectateurs.
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