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Si l’idée de situer l’essentiel de l’action sur une péniche longeant la Seine est séduisante, l’enthousiasme retombe rapidement au fil d’un
récit émoussé, qui hésite entre le thriller et la comédie romantique et manque trop de crédibilité et de tension dramatique pour susciter
un réel intérêt. Difficile également de s’attacher aux protagonistes – qui représentent moins des personnages que des idées romanesques sans grand relief (la belle fille solaire, le petit voyou rugueux) – défendus par des acteurs réduits à jouer des archétypes. Seul Louis, le plus jeune des deux frères, parvient à nous captiver, incarnation souvent juste et touchante des premiers émois amoureux qui secouent la fin de l’enfance.
Toutes les critiques de La Blonde Aux Seins Nus
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) La Blonde aux seins nus, de Manuel Pradal, est un tableau de Manet volé par deux frangins en mal de mère, et une gardienne de musée qu'ils kidnappent sur leur péniche. Leur échappée belle au fil de l'eau tourne parfois en rond, mais la balade n'en demeure pas moins sincère et touchante.
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Bonne nouvelle: il s’agit de Vahina Gociante, bombe atomique qui ne tarde pas à semer la zizanie entre les héros, deux frères joués par le ténébreux Nicolas Duvauchelle et le débutant fougueux Steve Le Roi. Si la rencontre entre des délinquants et une bourgeoise au physique de déesse n’épargne pas les clichés, le charisme des acteurs emporte cette intrigue classique filmée avec juste de qu’il faut de sensualité par Pradal.
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Aujourd’hui, Pradal revient à un petit cinéma de fraicheur juvénile, proche de l’esprit de son premier long. On y retrouve la même légèreté, le même type de jeunes canailles que dans cet essai fondateur, entre comédie-dramatique et romance, et pousse l’hommage jusqu’à caster l’héroïne titre de Marie Baie des Anges, la toujours craquante Vahina Giocante. Cette direction nous surprend un peu, tant elle paraît un peu maigre par rapport à ses précédents métrages, mais, malgré quelques maladresses, notamment dans les invraisemblances du script, on se surprend à se laisser séduire par les idées visuelles et l’indépendance de ton du cinéaste.
Le sujet de cette drôle de famille recomposée est curieux et dérive parfois un peu (les personnages secondaires rencontrés sur les rives ne sont vraiment pas convaincants), mais amoureux d’un cadre naturel hors des villes et du temps, Pradal parvient par moments à sublimer l’inconséquence et à troubler. Un tour de force pour une histoire essentiellement sensuelle et sensorielle (hymne à la beauté des deux jeunes adultes dans un cadre estival que l’on croirait tiré d’une toile de grand maître), certes assez proche de l’enfantillage, mais qui parvient toujours à distiller ses charmes et à laisser une impression convenable. -
Rien. Désespérément rien. Des malfrats les pourchassent vaguement tandis qu'une plate amourette se dessine. Faute d'enjeu, de péripéties et de psychologie, la péniche de Manuel Pradal ne fait que lentement dériver sur le fleuve de l'ennui.
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Ce "river movie" ne tire aucun profit esthétique de la cohabitation du chef d'œuvre impressionniste avec les bords de Seine qui firent le bonheur des peintres de l'époque. Sauf lorsqu'il cherche à évoquer la jalousie de Louis, son trouble enfantin devant la jeune fille, le cinéaste ne parvient guère à rendre crédible un scénario tissé d'évènements arbitraires, de jeux de cache-cache entre défi et séduction, et de symboles (omniprésence de l'eau, jeux avec le feu, chatons sans leur mère, rapport conflictuel au père pour les garçons comme pour la fille).
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Par l'invraisemblance de son récit, ses dialogues d'une platitude rare et ses péripéties sans relief, ce western fluvial se saborde. Nicolas Duvauchelle et Vahina Giocante avec.