Kyan Khojandi ressuscite la pastille du Grand Journal dans un nouveau format hybride, tout aussi pétillant qu'à l'époque, mais certainement plus mâture sur le fond. Bref, c'est fort !
En 2011, Bref a débarqué sur Canal+ comme une claque. Deux minutes chrono pour capturer l’absurdité du quotidien, avec une voix-off percutante, un montage nerveux et une justesse implacable sur la vie d’un trentenaire perdu entre ses tafs, ses copines et diverses crises existentielles. Treize ans plus tard, l’époque a changé et Kyan Khojandi avec. Alors, Bref saison 2 pouvait-elle exister sans trahir son ADN ? La réponse est un grand oui, mais pas de la manière attendue.
Adieu les pastilles à dévorer sur le pouce, place à six épisodes de trente minutes. Un changement radical ? Pas tant que ça. Car si la forme évolue, l’essence reste. bref.2 - qui sort sur Disney + vendredi (oui, pas sur Canal +) - est toujours ce kaléidoscope de pensées, d’idées qui fusent et de moments où la banalité vire à la comédie absurde. Mais cette fois, l'ambiance est moins à la déconne. Là où Bref captait l’insouciance, cette suite ausculte le poids des choix et des regrets. Car le héros n’a pas vraiment avancé. Il tourne en boucle, prisonnier d’un quotidien qui se répète : une rupture, une coloc', une déprime, un job pourri... Il voudrait grandir, mais n’y arrive pas. Et c’est là que la série frappe juste.
![Bref saison 2](/sites/default/files/styles/scale_crop_border_white_1280x720/public/2025-02/Bre.jpg)
Teintée d'une furieuse mélancolie
Khojandi et son équipe ont su adapter le concept à la quarantaine sonnante et trébuchante. Si Bref a été ce miroir de la trentaine incertaine, une réflexion sur l'amitié, l’amour et l’absurdité du quotidien, bref.2 va au-delà de cette immédiateté pour autopsier les choix que l’on fait – ou que l’on évite de faire. Une série plus existentielle encore, très pertinente dans sa manière de mettre la vie sous un microscope, très exaltante aussi sur la forme.
Ce Bref 2025 est plus posé, mais tout aussi mordant. Il mixe comédie de situation et fulgurances d’écriture, pour créer un rythme hybride étonnant. Profitant de ce nouveau format, la mise en scène joue avec le temps, ralentit là où elle aurait autrefois foncé, laisse place à des silences, des doutes. L’humour est toujours là (dans les premiers épisodes surtout), mais teinté d'une féroce mélancolie (dans les derniers épisodes beaucoup). bref.2, c'est un peu comme de retrouver un très bon pote de fac. Il a vieilli, forcément, mais l'alchimie est toujours là, les vannes claquent encore, même si elles ont désormais un fond de nostalgie.
![Bref saison 2](/sites/default/files/styles/scale_crop_border_white_1280x720/public/2025-02/b.jpg)
Une incroyable liste de guest stars
Bref, il a grandi, mais il n’a rien perdu de son impétuosité. D'autant qu'autour de Kyan Khojandi, la série bombe le torse avec une foule de guests spectaculaire. De Laura Felpin à Jean-Paul Rouve ou Doria Tillier, en passant par Alexandre Astier, Orelsan ou encore Jonathan Cohen, chaque apparition ajoute une touche de fraîcheur et de surprise. Ces invités de luxe viennent enrichir l’univers de la série, apportant chacun leur grain de folie à un puzzle narratif maîtrisé.
Certains puristes regretteront peut-être le côté ultra-cut de l’original. Mais cette évolution était nécessaire. Treize ans après, refaire Bref à l’identique aurait certainement donné un remake poussiéreux. Bref a mûri sans rien perdre de la fougue pétillante de sa jeunesse. À la fois une renaissance et une continuité, Bref revient en grande forme. Bref, c’est une excellente nouvelle.
Bref, saison 2, en 6 épisodes de 30 minutes à voir sur Disney Plus le 14 février
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