Pourquoi est-ce que la stupéfiante fresque de science-fiction du réalisateur de Saint Laurent s’achève sur un QR code ?
On sait depuis sa projection à la Mostra de Venise que La Bête, le nouveau film de Bertrand Bonello, ne s’achève pas comme les autres. En fait, à la place du générique de fin, il n’y a qu’un QR code, qui reste à l’écran une minute avant de disparaître. Si vous voulez connaître la liste de l’équipe technique et des acteurs et des actrices, il faudra dégainer votre smartphone.
Un choix artistique qui s’explique parfaitement par le thème du film, puisque La Bête -"un fascinant mélo porté par son étincelante comédienne principale" selon notre critique- se déroule en 2044 dans une société où l’on cherche à "nettoyer" son ADN et se débarrasser de ses émotions en purgeant ses vies antérieures -une expérience que s’inflige Gabrielle, l’héroïne jouée par Léa Seydoux, qui part dans le passé, à Paris en 1910 et à Los Angeles en 2014.
La Bête : Léa Seydoux exceptionnelle dans un film vertigineux [critique]Dans le dossier de presse de La Bête, Bonello explique que le QR code est "très cohérent" avec le film. "En général, un générique est un moment d’émotion, avec de la musique, les noms qui défilent, les spectateurs qui se lèvent les uns après les autres et s’apprêtent à retrouver la lumière du dehors", raconte le cinéaste. "Ici nous sommes dans un monde où les affects ont été bannis, il est donc logique qu’ils le soient aussi du générique. Seule Gabrielle est encore capable de ressentir. Ça la rend encore plus seule, je trouve."
A priori, il s’agit d’une première : aucun film avant La Bête n’a imaginé remplacer son générique de fin par un QR code. Renseignement pris, Bonello a demandé conseil à un avocat avant de numériser son générique pour que son geste artistique soit également un geste légal. Il a aussi entrecoupé son générique de courts bonus du film.
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