- Fluctuat
Au sein du très réputé lycée Saint Benedict, William Hundert (Kevin Kline) enseigne et forme avec passion la future élite de la nation. Mais la douce harmonie de ses cours est troublée par l'arrivée d'un arrogant fils de sénateur dont le comportement bouleverse les vielles habitudes de l'honorable professeur.
Le Club des Empereurs se résume à cet affrontement entre 2 personnages charismatiques qui éclipsent totalement des rôles secondaires condamnés au rang d'anodins faire-valoirs. Et, malgré l'excellente prestation de Kevin Kline, ce duel trop annoncé, avec, à ma droite, un homme épris d'éthique et, à ma gauche, un ado rebelle qui se moque de tout, tarde à prendre forme et nous ennuie assez vite.La faute à un récit linéaire qui progresse de façon attendue et aligne les scènes convenues, sans ridicule, certes, mais sans grand génie non plus. Jusqu'à cette inattendue rupture de temps, qui révèle, enfin, le véritable sujet de cet honnête téléfilm. Un sujet bien caché, trop bien caché même Car cette surprise, loin de nous faire reconsidérer l'ensemble sous un jour meilleur, souligne, au contraire, que les véritables thèmes apparaissent beaucoup trop tard. Du coup, ils donnent l'impression d'avoir été bâclés. L'intrigue, qui se condense sur la fin, ne justifiait pas la première heure.Michael Hoffmann est responsable de cet échec, car sa caméra, et surtout son utilisation de la lumière, suggèrent un film d'adolescent en quête d'épanouissement personnel. Quant aux passages obligés auxquels il soumet ses acteurs, ils ne font que renforcer cette idée. Or, contrairement à l'axe choisi pour la promotion du film, là n'est pas l'intérêt du film.On peut alors se demander si un conflit entre producteurs et scénariste n'est pas à l'origine de ce raté.En effet, pris séparément, les éléments du scénario ne sont pas inintéressants et laissent même la porte ouverte à une critique corrosive sur les hommes de pouvoirs, la constitution des réseaux d'influence, l'héritage parental, ou la reproduction des élites.Pourtant, on sent nettement que Michael Hoffmann se contente d'effleurer ces thèmes, comme s'il n'osait pas les développer de peur de s'y brûler, et, en conséquence, passe donc complètement à côté de son sujet.Le cul entre 2 chaises, il donne le sentiment de ne jamais choisir son camp et transforme ce qui aurait pu être un acerbe et malsain Cercle des poètes disparus, en un flan qui se ramasse mollement, sans se faire grand mal, heureusement, car il n'était jamais monté bien haut.Le Club des empereurs
de Michael Hoffman
1h45, E-U, 2002
d'après la nouvelle d'Ethan Canin The Palace Thief
Avec Kevin Kline et Steven CulpSortie nationale le 30 avril 2003
- le site officiel.
Le Club Des Empereurs