Le plus grand acteur américain des années 1930 ne s'est jamais remis de son expérience dans l'armée de l'air.
Ce lundi 16 novembre marque les 60 ans de la disparition du "King of Hollywood", Clark Gable. Retour sur le parcours hors normes de ce comédien devenu la plus grande star au box-office du début du cinéma parlant, qui a ensuite été profondément marqué par son engagement en tant que mitrailleur durant la Seconde Guerre Mondiale.
Après la sortie de The Painted Desert, un western à petit budget réalisé par William Boyd en 1930, la MGM reçoit une pluie de courriers de fans adressée à un certain Clark Gable. L’acteur s'y est fait remarquer pour la première fois sur le grand écran pour un rôle de méchant à la voix grave. Conscients qu’ils viennent de trouver la poule aux œufs d’or, les dirigeants du studio ne tardent pas à lui offrir plusieurs contrats. Il partage ainsi l’affiche avec Jean Harlow, notamment dans La Belle de Saigon deux ans plus tard ainsi que dans Saratoga en 1937. Dès lors, à chaque fois que l’acteur signe pour un premier rôle, les films deviennent de véritables succès populaires, l’érigeant au rang des plus grandes stars hollywoodiennes de son époque. Il sera d’ailleurs l’un des rares à jouer dans trois films ayant reçu l’Oscar du meilleur film : New York-Miami (1934), Autant en emporte le vent (1936) et Les Révoltés du Bounty (1936).
Quand il reçoit, pour New York-Miami, l’Oscar du meilleur acteur, en 1935, il est surnommé par les médias le "King of Hollywood", et devient LE visage du cinéma américain des années 1930. Son rôle dans Autant en emporte le vent marque sa consécration en 1939, lui valant une nouvelle nomination aux Oscars. Sa dernière réplique dans le film deviendra d’ailleurs culte et traversera les âges: ''Frankly, my dear, I don’t give a damn'' (''Franchement ma chère, c’est le cadet de mes soucis'').
Autant en emporte le vent est de retour sur HBO Max avec un avertissementComme de nombreuses stars hollywoodiennes de cette époque, Clark Gable vivra ensuite un violent déclin dans sa carrière. Suite à la mort de sa femme Carole Lombard, dans un contexte ou la Seconde Guerre Mondiale éclate en Europe, il décide de s’enrôler dans l’armée de l’air. De 1942 à 1945, il est affecté au Royaume Uni, participant aux combats en tant que mitrailleur observateur. Il revient décoré aux Etats-Unis mais Hollywood ne l’a pas attendu. Des stars concurrentes ont remplacé le visage de l’acteur sur les devantures des cinémas : John Wayne, Gary Cooper ou encore Cary Grant sont les coqueluches d’Hollywood.
John Wayne, l’antihéros ? Arte interroge le mytheNe se laissant pas abattre, Clark Gable signe son retour à l’écran avec L’Aventure, de Victor Fleming (1945), mais c'est un échec à la fois critique et commercial. Bien que la MGM lui propose de nombreux scénarios, plus médiocres les uns que les autres, l’acteur n’en démord pas pour autant. Il arrête son contrat avec le studio et commence à travailler en indépendant tournant par exemple dans Les Implacables, de Raoul Walsh, l'un de ses rares grands films de ces années-là avec Mogambo de John Ford. Clark Gable fonde en 1955 une compagnie de production avec Jane Russell et Bob Waterfield pour le film Le Roi et Quatre Reines, de Raoul Walsh encore, qui n’accentue que trop le déclin de l’acteur vieillissant, ne supportant plus les longues prises, victime de tremblements de plus en plus perceptibles à l’écran. Loin de son rôle de Rhett Butler dans Autant en emporte le vent, le "King d’Hollywood" devient un roi déchu, comme le confirment deux autres flops commerciaux, La vie à de belles dents et C’est arrivé à Naples.
Sa dernière apparition cinématographique datant de 1960 dans Les Désaxés sera cependant différente. Il y partage l’affiche avec Marylin Monroe, profondément triste et sous anti-dépresseurs, et Montgomery Clift marqué au visage par un accident de voiture, cachant à cette époque son homosexualité, alcoolique et multipliant les dettes aux jeux. Un casting maudit à l’image du thème de l’histoire du film qui relate la fin des mythes américains fait de cow-boys et d’innocence. Echec critique et commercial à sa sortie, The Misfits est toutefois aujourd’hui considéré comme un classique du cinéma américain, et la performance de Clark Gable dans le rôle de Gay Langland est elle aussi jugée après coup comme l’une de ses meilleures.
Marilyn Monroe en 5 rôles
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