L'adaptation officielle d'un best-seller ludique est un bon produit calibré et rigolo.
Drôle d'idée d'adapter un des classiques du jeu de société en film ? Pas si bizarre, en fait, car Les Loups-garous de Thiercelieux est un de ces jeux dont chaque partie peut raconter une petite histoire (ce qu'on appelle en termes de game design la « narration émergente ») : en faire un long-métrage à base de grosses bêtes velues qui dévorent les habitants d'un bled paumé coule presque de source, même si on a vu ça mille fois. Le truc, c'est que le film adapte littéralement le jeu sous la jurisprudence Jumanji. Jugez plutôt : les trois générations d'une famille française d'aujourd'hui (menée par Franck Dubosc et Suzanne Clément) se retrouve coincée à l'intérieur d'une partie de Loups-garous, dans un village médiéval en carton-pâte où rôdent la nuit une bande de lupins féroces. Chaque matin, les villageois désignent l'un des leurs comme lycanthrope, et l'exécuter... Pour sortir du jeu, devinez quoi ? Les héros doivent trouver les vrais loups-garous -heureusement, ils ont des pouvoirs pour les aider !
Bref, c'est le jeu, ni plus, ni moins. Le plus improbable là-dedans, c'est que, en tant que film, ça marche... à condition de dépasser l'intro carrément poussive (avec Jean Reno en papy alzheimer relou, et des caractérisations de personnages au bulldozer), vous risquez même de passer un vrai chouette moment devant cette espèce de version « moins de dix ans » de L'Armée des ténèbres (les SFX sont même carrément top). Alors oui, c'est un produit calibré et validé par deux moguls de l'entertainment (Netflix France et l'énorme éditeur de jeux Asmodée), mais c'est un bon produit.
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