Totoro est sorti le 16 avril 1988 au Japon, puis en décembre 1999 en France.
Mon voisin Totoro est sorti le 16 avril 1988 au Japon, puis en décembre 1999 en France. A l’époque, Première était tombé sous le charme de cette histoire poétique et écolo signée Hayao Miyazaki. Comme le film est visible sur Netflix (ainsi que Le Voyage de Chihiro, Princesse Mononoké, Kiki la petite sorcière... la liste complète est ici), Première vous recommande chaudement de le (re)découvrir. Nous ne sommes pas les seuls : Totoro a profondément marqué les réalisateurs de films d'animation tels que Brad Bird (Ratatouille, Les Indestructibles), Pierre Coffin (Moi, moche et méchant) ou Dean DeBlois (Dragons).
Voici notre critique tirée du magazine n°273, écrite par Christophe Narbonne :
"De l’autre côté du miroir. Deux adorables bambines découvrent, près de leur maison, un passage secret menant au repaire de Totoro, gentil génie de la forêt qui passe son temps à buller et à réaliser l’irréalisable.
L’été de Totoro. Hayao Miyazaki est sans aucun doute le plus grand réalisateur de dessin animé actuel. Il en a pourtant fallu du temps, onze ans précisément, pour que Mon Voisin Totoro, objet d’un véritable culte au Japon, sorte sur les écrans français. Influencé par Lewis Carroll, Mon Voisin Totoro, est un film simplement beau. Beau et simple comme le thème musical du film, aussi obsédant que celui composé par le même Joe Hisaishi pour L’été de Kikujiro.
Dans le bijou de Kitano et dans celui-ci, on retrouve cette volonté délibérée de (se) faire du bien et d’évacuer toute méchanceté. Pas de Cruella ni de Scar, juste des Totoros, bestioles muettes et rondes, qui ne pensent qu’au bonheur des enfants. On prend la toupie volante pour grimper aux arbres, le chat-bus à six pattes pour rallier rapidos sa destination, on fait la ola pour activer la germination de graines magiques… C’est lumineux, c’est touchant, c’est drôle.
Côté animation, la qualité est indiscutable, tant du point de vue du dessin -la ligne claire belge comme référence- que du mouvement, limpide à souhait. Rien que du bonheur, on vous dit."
Le Vent se rêve : "Kingdom of Dreams and Madness est un documentaire exceptionnel sur Ghibli"
En 2013, alors que Hayao Miyazaki sortait son dernier film, Le Vent se lève, Première revenait sur la carrière phénoménale de l’artiste, dans laquelle Totoro tient effectivement une place cruciale. Extrait de ce best-of signé Gérard Delorme :
"Après les succès de Nausicaa (84) et du Château dans le ciel (86), le studio Ghibli a mis en chantier un projet risqué : la production simultanée de deux long-métrages d’animation, Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki et Le tombeau des lucioles d’Isao Takahata. L’entreprise était démentielle, les deux réalisateurs ayant l’habitude de travailler main dans la main pour diriger la même équipe. Cette fois, chacun de son côté allait devoir partager la main-d’oeuvre pour abattre une somme de travail monstrueuse tout en respectant l’impératif qui avait présidé à la création du studio Ghibli : ne jamais sacrifier à la qualité. Artistiquement, le résultat a valu aux deux films les plus hautes récompenses cette année-là au Japon. Avec Mon voisin Totoro, Miyazaki entendait sensibiliser le public à l’importance de rester en accord avec la nature, faisant appel à ses souvenirs pour évoquer la campagne japonaise des années 50. Miyazaki reviendra sur ces thèmes dans ses films à venir, notamment Princesse Mononoke, avec ses créatures et divinités sylvestres qui sont des versions élaborées de Totoro. Malgré d’excellentes critiques à sa sortie, Mon voisin Totoro n’obtiendra pas de résultats satisfaisants. C’est véritablement sa diffusion à la télévision qui en a fait un succès populaire plus d’un an après. Il s’en est suivi un étrange phénomène : un fabricant de peluches a demandé au studio Ghibli le droit d’exploitation de produits dérivés de Totoro. Aussitôt lancées sur le marché, les peluches représentant le monstre sympathique ou les boules de fourrure noire ont connu un succès colossal, assurant définitivement la notoriété du personnage, du film et du studio. Ironiquement, ce sont les bénéfices générés par ces produits dérivés qui ont permis au studio de combler les déficits de ses autres films."
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