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Apparus il y a une dizaine d’années, les gangs de filles se sont développés. Avec Crapuleuses*, la réalisatrice Magaly Richard-Serrano s’est penchée sur ce phénomène social inquiétant, conséquence d’une violence sociale grandissante. Rencontre.

Apparus il y a une dizaine d’années, les gangs de filles se sont développés. Avec Crapuleuses, la réalisatrice Magaly Richard-Serrano s’est penchée sur ce phénomène social inquiétant, conséquence d’une violence sociale grandissante.Dans cette fiction, vous abordez les gangs de filles à travers l’histoire de Violette et Sabine, deux collégiennes. Parlez-nous d’elles.Violette est une jeune fille choyée par ses parents. Sa vie va être chamboulée par un déménagement. Parisienne, elle se retrouve à la campagne dans un collège de ZEP où, victime de racket, elle découvre la violence. Pour y échapper, elle va tout faire pour gagner l’amitié de Sabine, issue d’un milieu défavorisé, qui vit en foyer. Chef de gang des Crapuleuses, c’est une rebelle dangereuse et incontrôlable qui va prendre Violette sous son aile.Sur quels modèles avez-vous construit vos deux personnages ?J’ai été élevée à Vitry-sur-Seine. Je me suis souvenue de copines, très garçons manqués, que j’avais à l’époque. Nous étions déjà confrontés aux bandes de garçons et à leur violence.Pourquoi avoir choisi un tel sujet ?C’est un phénomène que j’ai vu naître début 2000 quand j’animais des ateliers d’écriture pour jeunes défavorisés dans la région Centre. J’ai vu les filles se faire emmerder par des garçons. Une fois, je me suis même fait gazer par qu’ils ne voulaient pas que leurs sœurs ou leurs copines participent à mes ateliers. C’est à ce moment-là que les gangs de filles ont émergé.Pourquoi Les Crapuleuses ?J’avais lu Les crapuleuses, ces adolescents déviantes, le livre de la sociologue Stéphanie Rubi. Ses « crapuleuses » sont des adolescentes racketteuses, des filles en bande à la recherche de proies et prêtes à tout !Parlez-nous de vos deux héroïnes…Yara Pilartz (Violette) a été une évidence. Cette gamine joue comme elle respire. Pour le rôle de Sabine, ça été plus long. J’ai vu cent filles avant de la choisir. Je voulais une énergie particulière. Qu’elle soit inquiétante mais qu’on puisse l’aimer quand même.Comment s’est déroulé le tournage ?Merveilleusement ! Yara et Wendy ont sympathisé et continuent à se voir. Je suis restée en contact avec Yara. Sur le tournage, elle était coachée par ma petite sœur. Une histoire de famille !Vous avez été boxeuse professionnelle, deux fois championne de France de boxe française. Pourquoi avoir choisi le cinéma ?Le cinéma a toujours été ma passion, la boxe était une évidence. Mon grand-père était boxeur, mon père et ma mère le sont. J’ai même eu un oncle champion de Kickboxing. J’ai passé un Bac cinéma, puis le concours de la Femis que j’ai raté une première fois. À ce moment-là, Jean-Jacques Beinex m’a prise sous son aile. J’avais 24 ans. J’étais la petite stagiaire de la production, je lui préparais ses fiches.À quand un prochain long-métrage ?Mon prochain film aura pour héroïne une rappeuse engagée de 30 ans. Je vais tourner avec des acteurs inconnus. J’aime les découvertes et les sujets coups de poing !Interview Marie-Pierre Fromentin de Télé 7 jours.